La Fédération nationale des associations de personnes âgées réagit vivement au chiffrage des crédits affectés à la dépendance affiché par la ministre des Solidarités. Ce ne seraient pas 25 milliards d’euros que consacreraient chaque année l’État et les collectivités locales aux personnes dépendantes, mais 10 milliards.
“On nous trompe sur le montant des dépenses consacrées à la dépendance !” C’est ainsi que la Fédération nationale des associations de personnes âgées et de leurs familles (FNAPAEF) réagit aux propos de la ministre des Solidarités, Roselyne Bachelot, qui déclarait récemment : “L’État et les collectivités locales consacrent déjà 25 milliards d’euros à la prise en charge de la dépendance.” Intervenant en réponse aux propositions du candidat socialiste François Hollande en matière de dépendance, la ministre précisait : “Les crédits de l’assurance maladie destinés aux personnes âgées dépendantes ont augmenté de 75 % depuis 2007.”
Des chiffres que conteste la FNAPAEF, une fédération née en 2004 et regroupant 34 associations. “Nous ne pouvions pas laisser passer une telle désinformation”, confie sa directrice, Joëlle Le Gall, qui a publié un communiqué : “Ces 25 milliards englobent les dépenses de santé prises en charge par la Sécurité sociale et qui ne correspondent pas à l’accompagnement de la dépendance (médecine de ville, hospitalisation…).” Le montant réel de l’accompagnement, selon la Fédération, est d’environ 10 milliards d’euros, dont 5,5 milliards consacrés à l’aide personnalisée à l’autonomie (APA).
La Fédération demande une “totale transparence des chiffres” sur un sujet sur lequel, juge-t-elle, les Français doivent pouvoir se positionner avant le premier tour de l’élection présidentielle.
Dans une lettre adressée à chaque candidat, la FNAPAEF regrette par ailleurs “des promesses accompagnées d’effets d’annonce sans cesse reportées depuis 2007”. Elle demande la mise en œuvre d’un cinquième risque, “une véritable branche de Sécurité sociale fixant le cadre d’un accompagnement solidaire, matériel, humain et financier à la hauteur des besoins”.
La réforme de la dépendance devait être le dernier chantier du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Prévue à l’automne 2011, décalée à janvier 2012, elle a finalement été reportée à la prochaine mandature, la majorité sarkozyste soulignant les difficultés de son financement. Si la FNAPAEF regrette cette promesse trahie, d’autres acteurs, telle la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne (cliquer ici pour lire l’interview du président de la Fehap), estiment nécessaire de prendre le temps de bâtir une réforme pérenne.
Source : Acteurs publics
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