Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi qu'il maintiendrait et même étendrait, s'il était réélu, la prise en charge par l'Etat des frais de scolarité dans les lycées français à l'étranger, une mesure controversée et très coûteuse pour les deniers publics.
"Dès l'année 2013, nous poursuivrons la prise en charge des frais de scolarité et nous l'étendrons progressivement aux classes de collège", indique M. Sarkozy dans une lettre de 11 pages aux Français de l'étranger.
"Je refuse catégoriquement de revenir à un système qui reposerait uniquement sur les bourses scolaires car ce système reviendrait à sacrifier l'éducation des enfants des classes moyennes, qui seraient toujours trop riches pour bénéficier des bourses et toujours trop pauvres pour pouvoir scolariser leurs enfants dans les lycées français", y plaide-t-il.
"Je le mesure, l'accès à l'éducation française à l'étranger est encore difficile pour bon nombre d'entre vous et demeure pour beaucoup un sujet d'inquiétude", poursuit le président et candidat de l'UMP, "soyez-en assurés, ma détermination à garantir à terme une égalité d'accès aux établissements français à l'étranger est intacte".
Promesse de campagne du candidat Sarkozy en 2007, la prise en charge des frais de scolarité imposés aux 110.000 Français qui fréquentent les quelque 485 établissements français de l'étranger a été jusque-là instituée par le gouvernement pour les seuls élèves de lycée.
Cette mesure a été gelée en 2010 à la suite d'un rapport parlementaire qui dénonçait "son iniquité et son coût pour l'Etat" et proposait son remplacement par un mécanisme de bourses d'études.
Rédigé par trois députés (deux UMP, un PS), ce rapport regrettait que la scolarité des enfants d'expatriés, auparavant financée par les entreprises employant les parents, était désormais "assumée par le contribuable" et dénonçait même "un effet d'aubaine" pour les entreprises.
Ces parlementaires avaient chiffré à 107,4 millions d'euros, puis 126,3 millions en 2011, 150 millions en 2012 et 177 millions d'euros en 2013 le coût de la gratuité pour les lycéens français de l'étranger. Selon eux, cette facture pourrait atteindre 700 millions d'euros par an si la gratuité était généralisée au primaire et au collège.
Environ 2,2 millions de Français vivent à l'étranger, dont un peu plus de la moitié (1,15 million) est inscrite sur les listes électorales. En 2007, ces électeurs s'étaient prononcés à 53,99% en faveur de Nicolas Sarkozy.
Source : Afp
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