Claude Guéant et le ministre allemand de l'Intérieur ont cosigné hier un courrier demandant de remettre le sujet de la gouvernance Schengen à l'ordre du jour du prochain Conseil Justices Affaires Intérieures.
Est‐ce parce que le ministre français a séché la dernière réunion où le sujet était précisément à l'ordre du jour qu'il demande au ministre allemand de lui écrire un mot d'excuse et organiser une séance de rattrapage ?
L'imminence du premier tour des élections présidentielles a-t-elle inspiré cette démarche, dans une piètre tentative d'instrumentaliser l'Europe pour faire mentir les sondages ?
On est en droit de se le demander. Sur le contenu du courrier, il s'agit principalement d'éléments déjà en cours de discussion. La confusion entre renforcement des frontières extérieures et rétablissement des contrôles aux frontières intérieures est toujours savamment entretenue ; il rejette également tout renforcement de mécanismes communautaires de décision et l'accent est une fois de plus mis sur les « situations de pressions migratoires considérables », tous ces sujets étant posés sur la table dans le rapport sur lequel nous voterons la semaine prochaine.
On voit donc bien quelles arrières pensées sont à l'œuvre. La gouvernance de l'espace Schengen est en cours et il serait souhaitable que le président et le gouvernement français arrêtent leurs déclarations spectaculaires, courriers communs et autres tentatives de diversion. Sur ce dossier également, il est urgent que cela change.
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