Le gouvernement sortant a fait publier mardi au «Journal officiel» le décret portant sur le nouveau système d'évaluation et d'avancement des enseignants, unanimement rejeté par les syndicats. L'équipe de François Hollande l'abrogera dès son entrée en fonction, promet Vincent Peillon.
« Un passage en force peu compatible avec les usages républicains. » C'est ce qu'a déclaré ce mercredi matin Vincent Peillon, responsable du pôle Education, enseignement supérieur, recherche et jeunesse de François Hollande et possible futur ministre chargé du dossier, devant la publication mardi au « Journal officiel », soit deux jours après la défaite de Nicolas Sarkozy, du décret réformant le système d'évaluation et d'avancement des enseignants.
Un texte éminemment sensible et dont la révélation par le site spécialisé « le Café pédagogique » en novembre dernier, avait mis le feu aux poudres, suscitant la bronca -et des mouvements de grève -des organisations syndicales. Ces dernières dénoncent d'ailleurs ce mercredi matin « une provocation » et ont immédiatement demandé au futur gouvernement son abrogation.
Ce texte prévoit en effet que l'évaluation consiste désormais, dans la droite ligne des réformes engagées dans la fonction publique d'Etat, en un entretien professionnel avec le supérieur hiérarchique direct, soit l'inspecteur (IEN) dans le premier degré, et le chef d'établissement ou son adjoint, dans le second degré. Et si les corps d'inspection gardent un rôle dans le second degré, c'est l'évaluation du chef d'établissement qui prime. Ce point étant particulièrement contesté. Autre cause majeure de rejet, la réforme du système d'avancement.
Dès ce mercredi matin, Vincent Peillon a assuré que ce décret serait abrogé dès l'entrée en fonction du nouveau chef de l'Etat. Les organisations syndicales reconnaissent pourtant que le système actuel est obsolète. Elles demandent, à l'image de l'Unsa-Education, « d'ouvrir une négociation reprenant le dossier au fond ». Qui prévient que la « manière dont le futur gouvernement abordera ce dossier sera considérée comme emblématique ».
Reste, désormais, à entrer dans le dur cet été sur cette question lors des négociations prévues pour préparer la loi d'orientation et de programmation qui doit être examinée au Parlement dès cet automne. Dans l'équipe de François Hollande, durant la campagne, on avait avancé vouloir conserver un « regard croisé » entre l'inspecteur et, éventuellement, le chef d'établissement.
Source : Les Échos
Commentaires