Comme le nouveau ministre, Vincent Peillon, l’avait promis, le ministère de l'Education nationale a mis en ligne vendredi sur son site internet 17 rapports de 2011 rédigés par ses inspections générales. Dans un souci de « transparence » et pour « contribuer utilement au débat public sur la réussite éducative » le Ministre avait déploré les cachoteries du précédent Ministère.
Les rapports les plus récent sont en ligne les autre le seront rapidement selon le cabinet du Ministre. Parmi ces rapports figurent notamment ceux consacrés à l'école maternelle, à la mise en oeuvre de la réforme de la formation des enseignants, au remplacement des enseignants absents ou encore aux internats d'excellence. Ils pointent l'acuité du problème des remplacements, la nécessité d'une formation « adaptée » pour les professeurs de maternelles, les risques de sortie du système éducatif après la classe de seconde professionnelle ou encore le coût des internats d'excellence.
Ainsi, l'administration n'a-t-elle qu'une connaissance « très imparfaite du nombre réel des absences » des enseignants du public. Si, dans le primaire, les remplacements se font « dans des conditions satisfaisantes dès le premier jour, il n'en est pas de même » en collèges et lycées. L'enseignement public, où des milliers de postes de remplaçants ont été supprimés depuis 2007, « est par ailleurs confronté à une insuffisance des viviers des professeurs remplaçants que, pour le moment, ni le recours à Pôle emploi, ni l'appel à de jeunes retraités ne permettent de compenser ».
Un autre rapport préconise d'offrir aux professeurs de maternelles une formation « importante » et « adaptée », avec une « ouverture aux autres cultures de la petite enfance ». Et d'autant plus que la réforme de la formation a mis l'accent sur les savoirs par disciplines (français, histoire, sciences, langues...), ce qui n'est pas le plus utile pour faire classe à des élèves de trois à six ans. Le rapport consacré aux internats d'excellence, relève la question des coûts. Les montants se révèlent exorbitants et posent la question de leur pérennité car ils ont bénéficié via le Grand emprunt de « moyens exceptionnels »... qui par définition ne sont pas renouvelables.
Quant à la réforme du « Bac pro » (passé de quatre à trois ans), le bilan reste négatif « un peu plus d'un jeune sur cinq ne passe pas en première » et l'on constate une « hausse des sorties » Que vont faire ces jeunes exclus en marge du milieu scolaire.
Le gouvernement Fillon avait en effet été critiqué à plusieurs reprises pour rétention de notes et rapports. Le nouveau gouvernement a promis de publier les rapports de l'inspection générale de l'éducation nationale (IGEN) et de l'inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche (IGAENR).
L’absence de communication a permis au précédent gouvernement de cacher les erreurs commises et autorisait la prise de décisions arbitraires. La décision de diminuer les postes ne pouvait pas s’appuyer sur les chiffres de ces rapports.
Publier ces rapports, « c'est se mettre en conformité avec un engagement du président de la République : une République exemplaire » et « instaurer une nouvelle relation de confiance entre l'Ecole et la nation », commentait-on vendredi au ministère.
Les rapports sont disponibles sur le site de l’Éducation Nationale ou sur celui des Échos.
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