En visite au salon Hôpital Expo, la nouvelle ministre des Affaires sociales et de la Santé a dévoilé quelques pistes de réforme pour l’hôpital. “Appliquer la même grille tarifaire aux secteurs public et privé n’est pas pertinent”, a-t-elle déclaré.
Ne pas se précipiter et prendre le temps de la concertation. Telle est la méthode avancée, le 22 mai, par Marisol Touraine, la toute nouvelle ministre des Affaires sociales, à l’occasion d’une visite au salon Hôpital Expo. “La décennie qui vient de s’écouler aura vu de nombreuses réformes se succéder. J’en ai combattu la plupart. Cette succession de réformes, souvent menées trop rapidement et mal comprises par l’ensemble des personnels de la communauté hospitalière, a globalement conduit à une dégradation de la situation”, a-t-elle indiqué, avant de souligner que “les valeurs d’équité et de solidarité, qui fondent l’hôpital public, ont été mises à mal ces dernières années par l’application uniforme de la contrainte financière”.
Si elle s’est voulue prudente quant aux réformes à venir, Marisol Touraine s’est montrée ferme sur le fond : “Lorsqu’il s’agit de santé publique, la nécessaire prise en compte de la contrainte économique doit se faire dans un esprit de justice et une répartition équitable des moyens.” Une ligne d’horizon qui n’est “pas négociable”, a-t-elle prévenu.
Sans être exhaustive, la ministre a néanmoins avancé quelques pistes et a fait part devant la communauté hospitalière de son souhait de mettre fin à la convergence tarifaire entre établissements. “Appliquer la même grille tarifaire aux secteurs public et privé n’est pas pertinent car ils ont des missions et des patients différents. Il est donc nécessaire de tenir compte des spécificités de chaque secteur”, a-t-elle dit.
Une adaptation de la tarification à l’activité, la fameuse T2A, devra par ailleurs être engagée, “afin de corriger les effets inflationnistes en termes d’activité ou encore les orientations défaillantes des patients au sein du système de soins”. Crise oblige, la ministre a bien pris connaissance “des difficultés que rencontrent aujourd’hui beaucoup d’établissements pour leur financement de trésorerie et d’investissements”, se déclarant “particulièrement attentive à ce que soient préservés les intérêts fondamentaux de nos établissements”.
Des déclarations qui n’auront pas manqué de séduire les hôpitaux et l’ensemble des agents, ravis d’entendre leur nouvelle ministre de tutelle vouloir remettre la notion de service public hospitalier au cœur de la loi. Mais si la ministre n’a pas cessé d’envoyer des signaux positifs à l’adresse des hôpitaux pour sa première sortie, elle a aussi tenu à faire cette mise au point : “Un hôpital en déficit, c’est un hôpital qui n’investit plus sur l’avenir et qui se condamne à terme à perdre ses professionnels et à ne plus pouvoir offrir aux patients un service de qualité.” Il faudra donc rechercher des “marges de manœuvre en relevant le défi de la qualité et de l’efficience”, ce qui suppose aux yeux de Marisol Touraine “un travail en complémentarité entre tous les acteurs”.
Source : Acteurs publics
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