Un mois après l'élection présidentielle, le gouvernement au grand complet se réunit cet après-midi au grand complet pour préparer le projet de budget de l'an prochain et tracer les orientations pour 2013-2015. Un séminaire, sous fond de crise économique, dominé par les choix douloureux qu’exigent les engagements de redressement budgétaire pris par la France.
Un débat d'orientation budgétaire est prévu début juillet au Parlement suivi d'un projet de loi de finances pluriannuel en septembre qui aboutira à une loi de programmation des finances publiques dans le courant de l'automne.
Economies à trouver, dépenses publiques à réduire, hausse du Smic... Les arbitrages devront être rendus. La France aura besoin de sept à dix milliards d'euros d'économies supplémentaires pour atteindre son objectif de déficit budgétaire en 2012, a déclaré lundi le ministre de l'Economie et des Finances Pierre Moscovici. Le déficit doit être ramené à 4,5% du produit intérieur brut (PIB) à la fin de cette année, contre 5,2% fin 2011.
Plusieurs réformes-phares de Nicolas Sarkozy devraient être retirées telles, l’ISF… "Sur les recettes, il y aura sûrement à demander à ceux qui ont reçu pendant cinq ans des avantages fiscaux qui ne leur étaient pas dus puisque ce sont les plus fortunés. Chacun doit le comprendre, d’ailleurs, je fais appel à leur patriotisme", a-t-il affirmé.
"Nous avons des comptes à redresser, nous avons des dérives qui se sont produites ces derniers mois ou ces dernières années. Eh bien, nous allons commencer par appeler l’effort de ceux qui ont reçu le plus comme cadeaux fiscaux sans qu’il y ait une volonté de punir qui que ce soit parce que nous avons besoin de tous", a-t-il insisté.
Le président français François Hollande a déclaré que les classes moyennes ne seraient "pas touchées" par les mesures de redressement que son gouvernement s’apprête à prendre dans le cadre du budget 2013, vendredi à Rome.
"J’ai pris des engagements devant les Français durant la campagne présidentielle, je leur ai dit qu’il y avait un redressement à accomplir mais qu’il se ferait dans la justice", a rappelé M. Hollande.
Des mesures nouvelles seront présentées, comme la taxe de 3% sur les dividendes distribués aux actionnaires.
Concernant 2013-2015, l'Hôtel Matignon avait indiqué début juin que le Premier ministre souhaitait entendre les propositions des ministres avant de fixer le cadrage pour l'élaboration du budget pluriannuel et du budget 2013. La marge de manœuvre sera étroite, d'autant que Bercy pourrait réviser à la baisse sa prévision de croissance de 1,7% pour l'an prochain, jugée intenable, et donc compter sur des recettes fiscales réduites.
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