L'Assemblée générale a rejeté cette indemnité de départ dans une ambiance tendue.
Elle a refusé, à une écrasante majorité, jeudi de valider la prime accordée à l'ancien directeur général du groupe lors de son départ. Au total, 78,80% des actionnaires ont voté contre, 19,44% ont voté pour, 1,76% se sont abstenus.
Cette prime de 400.000 euros, versée à Pierre-Henri Gourgeon après son éviction en octobre 2011 en échange du respect d'une clause de non-concurrence pendant trois ans, est au cœur d'une polémique depuis plusieurs derniers jours. Elle tombe au moment où le nouveau gouvernement veut moraliser les rémunérations des patrons des entreprises publiques. Et ce, alors qu'Air France-KLM a multiplié les mauvais résultats sous sa direction, ce qui rend choquant un tel montant, d’autant que l’entreprise entre dans une longue phase de rigueur et de restructuration.
"Mon sentiment personnel, en tant que président, est que cette clause a été décidée de façon raisonnable, de bon droit et qu'elle a protégé l'entreprise", a pourtant défendu jeudi Jean-Cyril Spinetta.
Un argument qui a visiblement peu convaincu les actionnaires qui a été hué par les participants à l'AG alors qu'il expliquait que le paquet de 1,5 million d'euros - incluant une prime de 400.000 euros en échange d'une clause de non concurrence de trois ans - avait été accordé pour "compenser le caractère imprévisible" du départ de Pierre-Henri Gourgeon en octobre 2011.
L'un des participants s'est dit "choqué qu'on soit obligé de donner une telle somme pour qu'un ancien dirigeant accepte de ne pas faire de tort à une entreprise qu'il quitte". "Comment peut-on accepter de telles sommes pour se conduire tout simplement en honnête homme ? C'est une question de morale", a jugé l'un des actionnaires.
Après avoir essuyé ces huées, le président d'Air France-KLM s'est engagé, devant les actionnaires à ne pas demander de rémunération exceptionnelle en cas de départ.
A Pierre-Henri Gourgeon, d’accepter la prime ou de la rendre sa prime. "Le code du commerce est d'une très grande clarté. (...) Le rejet, s'il intervient, n'aura pas de conséquence directe sur cette indemnité dont il a été bénéficiaire", a assuré le président du groupe Air France-KLM avant la prise de décision de l'Assemblée générale.
Cette prime a fait polémique jusqu'au plus haut sommet de l'Etat. Actionnaire minoritaire de la firme, le gouvernement a fait savoir qu'il votera contre l’octroi de cette prime. Jeudi, le ministre de l’Economie Pierre Moscovici a même demandé que cette prime soit tout simplement remboursée. D'autant plus que Pierre-Henri Gourgeon a également reçu 725.000 euros de "parachute" à son départ.
Source : Afp
Commentaires