Cahuzac rappelle à la droite ses hausses d'impôts pour 2012

Le ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, a affirmé lundi à l'Assemblée nationale que l'effort de maîtrise du déficit public pour 2012 par l'ancienne majorité s'était traduit par une hausse des impôts "de 15 milliards d'euros".

Jérôme Cahuzac, s'exprimant après le ministre de l'Economie et des finances Pierre Moscovici, entendait ainsi répondre à l'argument employé par l'opposition depuis la présentation du collectif budgétaire au Conseil des ministres le 4 juillet. L'UMP a accusé le gouvernement d'agir quasi exclusivement sur les recettes, au lieu de privilégier les économies sur les dépenses.

Avec les plans de redressement Fillon I et Fillon 2, "vous avez augmenté les impôts de 15 milliards d'euros" en 2012, tout en décidant d'une "maîtrise particulièrement sévère de la dépense publique", a déclaré à la tribune Jérôme Cahuzac lors du débat sur ce collectif budgétaire.

Le ministre a reconnu "l'extraordinaire difficulté à tenir la promesse faite à nos partenaires de ramener le déficit à 4,5% du PIB" cette année. Mais "nous souhaitons aussi (comme le gouvernement précédent, NDLR) que la promesse de la France soit respectée".

Les mesures fiscales du projet de budget rectifié sont notamment rendues nécessaires par une sur-évaluation des recettes, a-t-il dit, affirmant qu'"il manquera 3,4 milliards d'euros au titre de l'impôt sur les sociétés" du fait du ralentissement de l'économie. De même, a-t-il dit, les recettes de la TVA ont été "surestimées de manière délibérée".

"Nous accuser de laisser les dépenses déraper, rien n'est plus éloigné de la vérité", a-t-il par ailleurs avancé. Le projet de budget rectifié gèle 1,5 milliard de crédits.

Abordant la suppression des incitations à faire des heures supplémentaires, Jérôme Cahuzac s'est appuyé sur les débats parlementaires autour de la loi Tepa de l'été 2007 pour soutenir que, dans l'esprit de la majorité de l'époque, "ce n'était pas une mesure de pouvoir d'achat mais pour lutter contre le chômage" sous-tendue par l'idée que "le travail crée le travail".

Source : Afp