Le président de la République François Hollande est arrivé au Palais d’Iéna à Paris, pour rencontrer les leaders syndicaux et patronaux avant d’ouvrir officiellement la grande conférence sociale qui lancera, dans la concertation, les chantiers sociaux majeurs du quinquennat.
Le président de la République François Hollande est arrivé hier au Palais d’Iéna à Paris, pour rencontrer les leaders syndicaux et patronaux avant d’ouvrir officiellement la grande conférence sociale qui lancera, dans la concertation, les chantiers sociaux majeurs du quinquennat.
Le rendez-vous se décline en sept tables rondes, lundi après-midi et mardi matin, portant sur l’emploi, le service public, les retraites, le redressement économique, l’égalité homme/femme, les salaires, la formation.
L’objectif de ces journées est d’engager des réformes dans le consensus. L’initiative est saluée par les syndicats et le patronat qui se voient ainsi mis au centre des décisions, une revanche sur les attaques répétées de l’ex-président contre les corps intermédiaires qu’il menaçait de contourner.
Cette conférence se déroule au siège du Conseil économique, social et environnemental (CESE).
François Hollande est arrivé à 08H30, accueilli par le président du CESE Jean-Paul Delevoye, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et le ministre du Travail Michel Sapin.
"C’est un moment important" pour "faire en sorte que le pacte social et républicain soit préservé", a déclaré Jean Marc Ayrault à son arrivée, en saluant "une méthode nouvelle".
François Hollande a rencontré les leaders des organisations syndicales représentatives (CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC-CFE) et des patronales (MEDEF, CGPME, UPA) pour évoquer l’amélioration du dialogue social et son inscription dans la Constitution.
Lors du discours qu’il a tenu ce matin devant les quelque 300 personnes invitées, il a affirmé que la France devait se mettre en mouvement.
"C’est la première fois qu’on a ce type de rencontre sur deux jours et j’ai le sentiment que tout le monde joue le jeu", s’est réjoui le numéro un de la CFDT François Chérèque.
"Il ne s’agit pas d’un sommet ponctuel", a assuré le chef de l’Etat, en donnant "rendez-vous dans un an" pour un bilan. Il a évoqué les "trois grands défis" du pays : redressement des comptes publics, détérioration de la compétitivité - thème cher au Medef- et chômage.
François Hollande a proposé d’inscrire le "dialogue social" dans la Constitution pour "mieux garantir" le modèle social, proposition qu’ils ont accueillie favorablement, même Jean-Claude Mailly, numéro un de FO, qui était au départ méfiant. Pour François Chérèque cela permettrait d’"avoir moins de conflit.
La rencontre avec M. Hollande a été plutôt chaleureuse, selon des participants. "Vous le savez, le président de la République a de l’humour. Nicolas Sarkozy était clivant, mettait du stress, Hollande apaise", a relevé Jean-Claude Mailly. "Il est un peu plus à l’écoute des responsables syndicaux, qu’il ne découvre pas à l’arrivée", a renchéri son homologue de la CGT, Bernard Thibault.
Les discussions ne seront pas évidentes. Le consensus est encore loin sur nombre de sujets évoqués dans les sept tables rondes.
"Nous ne serons pas là que pour discuter d’une méthode et caler un agenda", a prévenu le responsable de la CGT sur RTL.
La présidente du Medef Laurence Parisot a une nouvelle fois insisté sur la nécessité d’"améliorer le fonctionnement du travail" soulignant que "les entreprises sont fragilisées".
François Hollande a promis : "L’Etat ne pourra pas rester inactif" devant les plans sociaux qui s’accumulent. Il a également confirmé la mise en oeuvre du contrat de génération début 2013.
Pour la CFDT, François Chérèque a souhaité que ces deux jours permettent "de faire un beau programme pour changer les choses". Il a aussi demandé "des mesures d’urgence pour aider les plus en difficultés".
Jean-Claude Mailly, numéro un de FO, s’est dit prêt à discuter d’un projet de loi sur les reprises d’entreprise, suggérant de "durcir les conditions des plans sociaux quand les entreprises peuvent payer".
De nombreux ministres sont présents au CESE, notamment Marisol Touraine (Affaires sociales), Pierre Moscovici (Economie), Arnaud Montebourg (Redressement productif), Benoît Hamon (Economie solidaire), Najat Vallaud-Belkacem (Droits des femmes).
Le chef de l’Etat s’est dit confiant dans le succès de la rencontre pour trouver "le bon équilibre entre efficacité, compétitivité et la solidarité et la justice sociale".
Source : LCP
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