L'Assemblée nationale vient d'adopter une proposition de loi centriste qui vise à reconnaître le vote blanc, et à le distinguer des abstentions et des nuls aux élections.
Le président PS de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a salué la reconnaissance du vote blanc comme "un progrès démocratique majeur" après l'adoption à l'unanimité par les députés d'une proposition de loi centriste jeudi.
L'Assemblée a adopté à l'unanimité des 90 députés présents une proposition de loi UDI, amendée, pour que les votes blancs aux élections soient comptés séparément des nuls, mais pas pris en compte dans les suffrages exprimés.
Il s'agit "d'un pas important" réalisé "pour la première fois", a déclaré le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, à l'issue de la discussion.
Le gouvernement, par la voix du ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, avait donné un avis favorable au projet modifiant l'article L-66 du Code électoral, mais à la condition que les votes blancs ne soient pas pris en compte pour la détermination des suffrages exprimés. Cela aurait entraîné des problèmes «politiques» et «juridiques» en conduisant notamment à modifier les règles de calcul de la majorité absolue, a objecté le ministre, mais aussi le président de la commission des Lois, Jean-Jacques Urvoas (PS).
Le député centriste François Sauvadet, l'auteur de la proposition de loi adoptée avec son accord dans une version amendée, a salué un «très large consensus» pour cette «avancée qui n'est pas mineure». Immédiatement après le vote, Jean-Louis Borloo, le président de l'UDI, a lui aussi salué «une avancée majeure» répondant «aux attentes de 69% des Français, selon un récent sondage» et redonnant «la parole à ces millions de Français qui contribuent à la démocratie mais dont l'expression n'était, jusqu'à ce jour, jamais comptabilisée».
En votant une proposition du groupe UDI, la majorité montre également sa considération pour le droit d’initiative parlementaire de l’opposition. Quel contraste avec la politique de la chaise vide de la précédente majorité de droite qui ne se donnait même pas la peine de venir débattre de nos propositions dans l’hémicycle et utilisait tous les artifices de procédures pour les repousser.
Depuis l’alternance, les députés du groupe socialiste, républicain et citoyen se font un point d’honneur à être nombreux pour étudier, argumenter et amender les textes proposés par l’UMP ou l’UDI.
C’est une marque de respect de la majorité envers son opposition et c’est la volonté de faire vivre un débat républicain digne de ce nom devant les Français.
Sur le serpent de mer d'une reconnaissance du vote blanc, trente textes parlementaires ont été déposés «en vingt ans et un seul adopté, en 2003, qui a été interrompu dans une navette au Sénat», a rappelé le pour Jean-Jacques Urvoas.
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