En avril 1971, le Nouvel Observateur barrait sa une avec le Manifeste des 343. Un texte pour la légalisation de l'avortement, rédigé par Simone de Beauvoir. Quarante et un ans plus tard, le magazine publie le Manifeste des 313, signé par des femmes entre 18 et 87 ans qui déclarent ouvertement avoir été violées. Elles souhaitent "libérer la parole" des victimes de viol et déclarent avoir elles-mêmes été violées. Ce manifeste est présenté comme "un acte politique" :
«En France, une femme est violée toutes les huit minutes. Le viol est un fait banal, massif. Il détruit physiquement et moralement. Et pourtant, il relève du tabou. On peut raconter dans un dîner entre amis ou avec ses collègues de bureau que l'on a été victime d'un attentat ou que l'on a perdu un proche ou subi un cambriolage. Avec le viol, silence radio. (...) Il est temps de libérer la parole, condition sine qua non pour en finir avec le viol (...) Je déclare avoir été violée. Le dire publiquement, ensemble, est un acte politique. Ce manifeste est une interpellation des pouvoirs publics et de la société tout entière pour favoriser l'émergence de notre parole, ici et maintenant »
C’est le court texte du manifeste que signent cette semaine 313 femmes, célèbres ou non, pour briser le tabou sur ce fait social qui touche toutes les couches de la société
Parler du viol ça ne se fait pas. Or «le tabou fait le jeu des violeurs» c’est ce qui explique que seule une femme sur huit ou neuf porte plainte.
Chaque année, 75.000 femmes et autant d'enfants sont violés en France, soit un viol toutes les huit minutes, une femme sur dix. Contrairement aux idées reçues, 80% de ces viols sont commis par un proche, conjoint, père, grand-père, ami de la famille ou patron.
Sources:
Le point, Manifeste de 300 femmes victimes d’un viol, 21/11/12
20 minutes, « Je déclare avoir été violée » : le manifeste sera publié jeudi, 21/11/12
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