Fraîchement élu à la présidence de la République, F. Hollande avait chargé l’ex-président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), Didier Sicard, de diriger une «mission sur (le) douloureux sujet» qu’est la fin de vie.
Il aura fallu cinq mois de réflexion et une dizaine de «débats citoyens», pour que le professeur Sicard rende hier, le mardi 18 décembre 2012, à François Hollande, un rapport sur la fin de vie qui va orienter et éclairer le débat sur l’épineuse question de l’euthanasie.
Le rapport, basé notamment sur des témoignages de patients et de famille, relève une «grande insatisfaction des citoyens» face au traitement réservé à la fin de vie.
Il se montre sévère sur l’attitude des médecins, dénonçant selon le journal « La Croix » une «culture du tout-curatif», une «mauvaise prise en charge de la douleur, malgré des traitements performants», «une surdité face à la détresse psychique et aux souhaits des patients».
Le texte recommande notamment d’améliorer la formation médicale afin de favoriser «l’intégration d’une compétence en soins palliatifs dans toute pratique clinique».
Tout comme dans une majorité de pays européens, l’euthanasie active n’est pas autorisée en France. Mais la loi dite Leonetti d’avril 2005 a interdit l’acharnement thérapeutique et instauré le droit de «laisser mourir»: les médecins peuvent administrer des traitements anti-douleur pour soulager la souffrance au point d’avoir comme «effet secondaire d’abréger la vie».
Toute la question est de savoir si la France en reste à cette euthanasie passive ou bien si elle fait un pas vers l’euthanasie active pour se rapprocher de la situation néerlandaise, belge ou luxembourgeoise, pays où elle est autorisée mais strictement encadrée. François Hollande a, lui, toujours soigneusement évité le mot «euthanasie» tout en se déclarant favorable à une évolution de la loi Leonetti. Le président Hollande avait d’ailleurs proposé lors de la campagne présidentielle «que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité».
Source : Afp
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