Amnesty International et Human Rights Watch accusent l'armée malienne d'avoir procédé à des exécutions sommaires lors de la contre-offensive engagée le 11 janvier par la France contre l’avancée au sud des islamistes. Les islamistes sont également accusés d’avoir exécuté des soldats maliens blessés et d’avoir enrôlés de force des enfants. L’armée française est soupçonnée, d’après les organisations humanitaires, d’avoir commis des tirs à l’aveugle à l’origine de la mort de civils tués au cours d’une frappe aérienne à Kona.
Les ministres européens des Affaires étrangères, réunis jeudi à Bruxelles, se sont déclarés "alarmés" des "allégations de violations des droits de l'homme" au Mali et ont demandé aux autorités de ce pays d'"enquêter immédiatement" sur d'éventuelles représailles contre les Touareg ou les autres minorités ethniques. Les ministres ont également salué "la décision de la Cour pénale internationale d'ouvrir une enquête" et souhaité "la mobilisation rapide d'observateurs et le renforcement de la coopération des organisations internationales", pour veiller "au respect des droits de l'homme sur l'ensemble du territoire" malien.
Le président français François Hollande a appelé samedi à Bamako l'ensemble des forces militaires engagées au Mali à "être exemplaires" et à respecter "les droits de l'Homme", soulignant qu'"on ne répare pas une injustice par une autre injustice". "Oui, nous devons châtier les criminels, les terroristes mais nous devons le faire, vous devez le faire, avec le respect des droits de l'Homme, ceux-là même qui ont été bafoués, floués par les terroristes", a-t-il ajouté au côté du président malien par intérim Dioncounda Traoré.
François Hollande a réaffirmé lors d'un discours à Bamako que la France restera "le temps qu'il faudra" au Mali soulignant que "le terrorisme n'a pas encore été vaincu". Plus tôt dans la journée à Tombouctou, le chef de l'État avait formulé le vœu que les soldats africains en cours de déploiement au Mali (6.000 militaires) prennent rapidement le relais des soldats français.
Le chef de l'Etat malien Dioncounda Traoré a lui remercié la France pour son aide "à un moment où l'existence même du Mali était en jeu". Il a répété son souhait d'organiser dans son pays des élections générales avant le 31 juillet.
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