Le Sénat a donné jeudi son feu vert à la reconnaissance du vote blanc, mais sans toutefois le considérer comme un suffrage exprimé, en adoptant une proposition de loi déjà votée par l'Assemblée nationale.
Ce texte du député UDI François Sauvadet prévoit que les votes blancs aux élections soient comptabilisés séparément des nuls, mais pas pris en compte dans les suffrages exprimés.
"Le gouvernement est favorable à cette initiative qui permet de mieux apprécier le phénomène du vote blanc", a indiqué le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies. "Le message de citoyens qui se sont déplacés pour effectuer leur devoir électoral ne peut être considéré comme négligeable", a-t-il dit.
En revanche, il a exprimé son hostilité à voir les votes blancs pris en compte pour la détermination des suffrages exprimés, donnant l'exemple notamment du second tour de l'élection présidentielle où cela poserait un problème constitutionnel si aucun des candidats n'obtenait 50% des voix.
"La fin de cet amalgame entre bulletins blancs et nuls devrait permettre également de connaître enfin l'ampleur du vote blanc lors des opérations électorales, ce qui permettrait de parler de ce phénomène en connaissance de cause", a souligné le rapporteur du texte, François Zocchetto (UDI-UC). Il a en revanche estimé que les questions posées par la reconnaissance du vote blanc comme un suffrage exprimé "ne peuvent raisonnablement trouver une réponse dans le cadre cette proposition de loi".
Le texte doit à présent repartir en seconde lecture à l'Assemblée nationale.
La reconnaissance du vote blanc est un véritable serpent de mer de la vie politique : 30 textes parlementaires ont été déposés en 20 ans et un seul adopté, en 2003, qui a été interrompu dans une navette au Sénat, ont rappelé les intervenants.
Source : Afp
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