Guy Chambefort est l’un des premiers signataires de l’appel pour la réhabilitation des fusillés pour l’exemple lancé par Pierre Roy, membre de la Commission Administrative Nationale de la FNLP, président de la Fédération Nationale Laïque des Associations des amis des monuments pacifistes, républicains et anticléricaux. Cette question est de première importance dans le monde des anciens combattants dans notre département.
Parmi les autres signataires : Blondel Marc, Président national de la FNLP, Boisset Yves, Cinéaste, Frère Michel, Général de brigade en retraite, Guerry Philippe, Peintre, Le Naour Jean-Yves, Historien, Markidès Paul, Vice-Président de l’ARAC, Moreau Alain, Ecrivain et scénariste.
Texte de l'appel :
Voilà près de dix ans maintenant que des organisations comme la Libre Pensée, l’Association Républicaine des Anciens Combattants, l’Union pacifiste, le Mouvement de la Paix, et de nombreuses sections départementales de la Ligue des droits de l’homme, se prononcent ensemble pour une réhabilitation collective des fusillés pour l’exemple.
Reprenant la suite d’un combat qui a marqué l’entre-deux-guerres et qui a abouti à la réhabilitation judiciaire d’une cinquantaine de fusillés, ces organisations ont donné à leur action un contenu qui ne pouvait plus être celui du passé. Il ne s’agissait plus pour elles de « rejuger » ce qui l’a été dans les conditions inqualifiables que l’on sait et qui ne sont désormais plus depuis longtemps « reproductibles », même en pensée.
En effet, le bon sens conduit à conclure qu’il faut réhabiliter la totalité des Fusillés pour l’exemple, sans prise en compte de cas particuliers, inaccessibles à une investigation scientifique digne de ce nom.
Nombre d’historiens ont une parfaite conscience de ces difficultés insurmontables qui rendent l’étude au cas par cas impossible, définitivement hors de portée. Beaucoup de ces historiens ont accompli un travail remarquable, qui a enrichi de façon décisive notre connaissance de la Grande Guerre, loin des clichés hérités du passé qui perduraient dans une certaine opinion soucieuse d’un patriotisme de circonstance, comme elles perduraient dans beaucoup de travaux universitaires, et du même coup dans les manuels scolaires.
« Il vaut mieux hasarder de sauver un coupable que de condamner un innocent. » C’est ce principe généreux - grâce auquel l’humanité pourra peut-être s’élever un jour au niveau d’un devenir pacifique - qui guide les signataires de cet appel pour la réhabilitation collective des fusillés pour l’exemple de 1914-1918.
Cet appel émane de réalisateurs-cinéastes, d’artistes, d’écrivains et historiens, de libres penseurs, de syndicalistes, de pacifistes, d’internationalistes et d’élus soussignés qui, par delà leurs engagements respectifs, par delà les investissements personnels, culturels, philosophiques, politiques, qui leur sont propres, se retrouvent ensemble sur cette exigence, dont la satisfaction ressortit à l’honneur de la République.
Commentaires