Le rapport parlementaire rendu public mardi et proposant de pénaliser les clients de prostituées divise les associations féministes, qui pour certaines réclament une "grande loi globale abolitionniste" de la prostitution, tandis que d'autres s'opposent à toute sanction du client.
Dans un communiqué rendu public vendredi, 55 associations de lutte contre les violences faites aux femmes, regroupées au sein du "Collectif Abolition 2012", ont réclamé "l'examen d'une grande loi abolitionniste", ainsi que "la transposition du rapport Olivier en loi effective".
La députée socialiste Maud Olivier a présenté mardi un rapport proposant de pénaliser le recours à la prostitution tout en abrogeant le délit de racolage public à l'encontre des prostituées.
"Nous exigeons l'adoption effective d'une loi pour le 25 novembre" date de la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, ont déclaré les membres du Collectif Abolition 2012.
Ces associations, qui compte par exemple dans leurs rangs Les EfFRONTé-E-s, les Chiennes de garde, Osez le féminisme, ou Le Mouvement du Nid, proposent, entre autres, la "création d'un délit sanctionnant tout achat d'un acte sexuel", l'inclusion du proxénétisme dans la liste des crimes les plus graves ouvrant le droit à une indemnisation ou le lancement d'un plan "Marshall" pour les alternatives à la prostitution.
Ces signataires, dont 30 sénateurs et députés PS, l'ancienne ministre Roselyne Bachelot ou le sénateur PC Pierre Laurent, dénoncent le "système prostituteur" qui "exploite la précarité et les vulnérabilités des personnes en situation de prostitution" et "consacre le droit du client à imposer un acte sexuel par l'argent".
A l'opposé, le "Collectif 8 mars pour toutes", regroupant des associations de prostituées ou d'aide aux prostituées comme le Syndicat des travailleurs du sexe, Médecins du Monde, Act-up ou Aides, refusent dans un autre communiqué, toute pénalisation des clients de prostituées.
"Isolé-es les un-es des autres, les prostitué-es seront davantage exposé-es à des risques de violences, d'exploitation, et à des contaminations au VIH sida et aux infections sexuellement transmissibles", disent-elle, affirmant que "cette mesure va renforcer le statut d'inadapté-e social-e des prostitué-es, statut stigmatisant qui doit être supprimé".
Les 40 recommandations du rapport Olivier doivent trouver leur traduction dans une proposition de loi, déposée d'ici quinze jours.
Source : Afp
Commentaires