Voté mercredi en commission, un amendement au projet de budget de l'Etat pour 2014 prévoit de retirer 500.000 euros de subvention pour les charges de service public de l'école d'ingénieurs, placée sous la tutelle du ministère de la Défense, pour les reverser au programme d'accompagnement des restructurations de la défense, qui profite aux militaires ayant "effectivement servi leur pays et été contraints de quitter l'armée".
Les deux signataires, le socialiste Jean Launay (rapporteur des crédits de la mission Défense) et l'UMP François Cornut-Gentille, justifient leur décision au regard de "la facilité des conditions de rachat de la scolarité lorsqu'un élève décide de travailler pour le privé" dès leur sortie de l'X.
"Les élèves de l'X, sous statut militaire, bénéficient non seulement d'études gratuites mais aussi rémunérées (...) Ce coût supporté par la Nation se justifie pleinement si l'on considère que les élèves de l'X pourront fournir des cadres supérieurs et des ingénieurs qualifiés à l'Etat, notamment aux armées. Or, de moins en moins d'élèves intègrent la fonction publique d'État", relèvent-ils.
Si les Polytechniciens choisissant d'emblée le privé à la sortie peuvent suivre une formation complémentaire dispensée par un organisme agréé qui les exonère du coût de rachat de la scolarité, ceux qui intègrent un corps d'Etat (environ un quart) doivent travailler dix ans pour l'Etat ou rembourser la "pantoufle", autour de 50.000 euros.
"Cette situation est injuste", jugent les deux élus, pour lesquels "il est indispensable que les élèves qui se dérobent à l'obligation de servir l'Etat soient soumis au même régime de remboursement de la scolarité".
"Selon le ministère, une réforme doit être engagée en ce sens en 2013, mais le calendrier ainsi que les mesures exactes envisagées ne sont toujours pas connus", observent-ils.
Pour être intégrée au projet de loi de finances, cette disposition devra cependant être formellement revotée lors de l'examen dans l'hémicycle des crédits de la mission Défense.
Source : Afp
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