Le Ministre délégué à la Ville, François Lamy, a défendu vendredi à l'Assemblée nationale sa "loi de programmation pour la Ville et la Cohésion urbaine", première "vraie réforme d'ampleur depuis dix ans" comme une "promesse d'égalité".
Le projet de loi est une "promesse d'égalité", souhaitée par le président de la République, car il "met la question sociale au cœur de la politique de la ville", a-t-il plaidé à l'ouverture de la première lecture, en assurant qu'il ne s'agissait pas de réaliser des "efforts budgétaires" d'économies.
"Les phénomènes de relégation de quartiers n'ont cessé de s'accentuer" malgré le "formidable travail" des élus et du monde associatif, a relevé le Ministre.
"Objet d'une large concertation en amont", ce texte n'est pas "un simple aménagement" puisqu'il marque "un changement profond de logique", en recentrant la géographie prioritaire sur les territoires où existe une "concentration de la pauvreté", a fait valoir François Lamy.
Le projet de loi prévoit notamment de créer des "quartiers prioritaires", dont le nombre devrait être de 1.300, où la moitié de la population perçoit moins de 60% du revenu fiscal médian, soit moins de 11.000 euros.
"La politique de la Ville n'a pas pour seule vocation de s'adresser aux grands ensembles" mais aussi aux "villes situées dans les anciens bassins miniers, les territoires ruraux ou périurbains", justifiant son critère unique de pauvreté.
"Certains voulaient les nettoyer (les quartiers, ndlr), moi je veux leur redonner leur place au sein de la communauté nationale", a-t-il lancé en référence aux propos de l'ancien président Nicolas Sarkozy sur le nettoyage au karcher, déclenchant des applaudissements à gauche.
Alors qu'une "illisibilité des zonages" a été pointée par la Cour des comptes en 2012, le projet gouvernemental vise aussi à "corriger l'inefficacité du saupoudrage de crédits".
François Lamy a souligné qu'il prenait toutefois en compte "les actions qui ont fait leurs preuves", saluant le travail de l'ancien Ministre Jean-Louis Borloo, père du programme national de rénovation urbaine, présent dans l'hémicycle comme chef de file de l'UDI.
Présentant les "conseils citoyens" qu'il veut créer pour faire participer les habitants, il s'est dit "convaincu que c'est en imposant de nouvelles exigences démocratiques que nous pourrons répondre à la désespérance politique".
Déclarant s'inscrire dans le fil d'une "mobilisation citoyenne", FRANÇOIS Lamy a rappelé la "marche pour l'égalité et contre le racisme" il y a trente ans qui redonnait un visage à nos quartiers".
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