Aurélie Filippetti a jugé mercredi 28 mai inacceptables les pratiques d’Amazon dénoncées par la presse américaine et par les professionnels allemands. Une nouvelle étape a été franchie par le groupe de vente en ligne. Faire du chantage aux éditeurs en restreignant l'accès du public aux livres de leurs catalogues pour leur imposer des conditions commerciales plus dures n'est pas tolérable. C'est une menace pour les éditeurs mais aussi pour les lecteurs et les auteurs, pris en otage. Alors qu’Amazon prétend faire tomber les frontières entre les écrivains et les lecteurs, il entrave aujourd’hui la diffusion de certains livres. Or le livre n’est pas un produit comme les autres ; il est le vecteur des idées et des pensées. En empêchant des précommandes ou en allongeant les délais d’attente, Amazon empêche tout simplement des lecteurs d’avoir accès aux textes de leur choix ! Ces pratiques sont une nouvelle illustration du risque que représente la recherche de position dominante d’Amazon dans tous les pays au prix de pratiques commerciales agressives et destructrices de valeur pour toute la chaîne du livre.
La ministre de la Culture et de la Communication souhaite que la Commission européenne puisse exercer toute sa vigilance pour prévenir des situations d’abus de position dominante si celles-ci étaient attestées en Europe. Elle a réaffirmé par ailleurs sa volonté de préserver la richesse éditoriale et la diversité des canaux de vente de livres en France. C’est tout l’objet de la proposition de loi encadrant les frais de port. Il s'agit de réintroduire des conditions d’une concurrence équitable dans la vente en ligne de livres.
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