Geneviève Fioraso a confié vendredi 19 décembre une mission à Christian Lerminiaux, ancien président de la conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI), ancien directeur de l’Université de technologie de Troyes.
Cette mission vise à examiner les conditions de mise en place d’une filière professionnelle post-bac pour lui donner une plus grande visibilité et l’ouvrir aux bacheliers professionnels, technologiques et généraux.
Cette nouvelle filière doit permettre, notamment aux bacheliers professionnels, d’accéder à un diplôme de niveau III jusqu’à des formations plus longues, grâce à des passerelles vers les masters ou écoles d’ingénieurs. Cette voie nouvelle aurait également vocation à accueillir des bacs pros déjà engagés dans la vie active et voulant compléter ou améliorer leurs qualifications et compétences. Aujourd’hui, avec la compétition mondiale et les avancées technologiques, la complexité croissante des procédés et des normes, la demande en qualification est encore plus forte et l’industrie et ses services ne peuvent plus accueillir le flux croissant de bacheliers professionnels. Aujourd’hui, 1 bachelier professionnel sur 2 (47,5 %) poursuit des études : 30% dans l’enseignement supérieur et 17,5 % en contrats de professionnalisation. 18 000 s’inscrivent à l’université où leur taux de réussite à l’issue de la première année n’est que de 3,5 %. Comme l’a souligné Geneviève Fioraso, « C’est une injustice sociale à laquelle il fallait absolument répondre.
Le Gouvernement a une responsabilité quant à l’insertion, l’avenir des bacheliers professionnels, issus à plus de 80 % des catégories les plus modestes de la société. C’est un enjeu de justice sociale, celui de rétablir l’ascenseur social républicain. C’est un enjeu économique, puisque le redressement industriel et la mise en place de nouvelles filières industrielles ne pourront se faire que si nous disposons des qualifications correspondantes. »
Cette mission s’inscrit dans la continuité des mesures déjà engagées par la loi du 22 juillet 2013 pour l’orientation prioritaire des bacheliers professionnels et technologiques, qui ont permis en 2 ans d’augmenter le nombre de bacheliers professionnels en STS et IUT de 11 %.
Mais ces mesures ne suffisent pas à répondre au flux croissant de bacheliers professionnels. Aussi, dans la mission confiée à Christian Lerminiaux, Geneviève Fioraso a souhaité que :
1/ un travail étroit soit mené avec les acteurs économiques pour déterminer le type de qualifications nécessaires ;
2/ la conception de cette nouvelle offre de formation associe tous les types d’établissements d’enseignement supérieur : universités, STS mais aussi les écoles d’ingénieurs, qui pourraient accueillir de telles filières ;
3/ cette nouvelle formation professionnalisante s’appuie sur le principe de l’alternance.
Les conclusions de ce rapport sont attendues dès le mois de juin afin que des expériences pilotes puissent être formalisées dès la rentrée 2015, pour une généralisation à la rentrée 2016.
Commentaires