Le député PS Gérard Bapt, rapporteur du budget de la sécurité sociale, veut demander au Ministre de l'Economie d'interpeller le Medef sur les récentes affaires impliquant des entreprises françaises aux Etats-Unis, la dernière en date concernant Sanofi, accusé de corruption pour promouvoir un traitement contre le diabète.
"Après Alstom et la BNP, voilà Sanofi pointé, sur la base d'informations données par le Sunshine Act (loi de transparence sur les liens d'intérêts des médecins, ndlr) pour des rémunérations versées à des leaders d'opinion de la santé, à des fins de maintien du chiffre d'affaires de son princeps +Lantus+, menacé par la concurrence..." déplore le Député, spécialiste des questions de santé, dans un communiqué.
"Le CA du Lantus aux USA était de 7,5 milliards en 2013. La plainte de la FDA peut aboutir à une amende de centaines de millions de dollars, car il s'agit d'un crime fédéral, encourant des peines d'emprisonnement", s'inquiète le député.
Il indique "vouloir demander à Emmanuel Macron d'interpeller le Medef pour faire cesser des agissements qui se répètent, et risquent au final de totaliser des milliards de dollars de pénalités à des entreprises françaises".
Depuis début décembre, Sanofi est accusé par une ancienne employée, qui selon les médias américains souhaite bénéficier du statut de lanceur d'alerte, d'avoir versé des pots-de-vins aux Etats-Unis à des médecins, des pharmacies et à des hôpitaux pour les inciter à prescrire ses traitements contre le diabète.
Le groupe Sanofi a rejeté ces accusations, "sans fondement", et assuré qu'il combattrait "vigoureusement" ces accusations.
Ancienne assistante juridique de Sanofi, Diane Ponte a porté plainte début décembre, assurant avoir été limogée il y a un an après avoir dénoncé un "mécanisme de fraude" portant sur 34 millions de dollars et impliquant de hauts dirigeants du groupe, ont affirmé la chaîne américaine CNBC et le Boston Globe.
Mme Dante soutient que ces pratiques frauduleuses auraient été avalisées par plusieurs hauts dirigeants de Sanofi, dont l'ancien directeur général Christopher Viehbacher, évincé du groupe fin octobre, selon le Boston Globe.
En décembre 2012, la filiale américaine de Sanofi avait accepté de payer 109 millions de dollars aux Etats-Unis pour solder un litige concernant des allégations de pots-de-vin à des médecins pour prescrire son traitement contre des maladies des articulations.
Source : Afp
Commentaires