Le Parlement a donné mardi son accord à la poursuite des frappes françaises en Irak contre l'organisation État islamique, quelques jours après les attaques jihadistes à Paris, le Sénat l'ayant approuvée à la quasi-unanimité après l'Assemblée nationale.
327 sénateurs sur 346 se sont prononcés pour, les 19 membres du groupe Communiste, républicain et citoyen s'étant abstenus.
A l'Assemblée, 488 députés s'étaient prononcés pour un peu plus tôt et un contre (l'UMP Jean-Pierre Gorges) et 13 se sont abstenus : les députés du Front de gauche et certains de leurs alliés d'outremer, ainsi qu'un UMP.
"Daech continue de vouloir recruter et former des terroristes pour nous frapper", a souligné devant les sénateurs le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. "Réduire Daech est un objectif que nous devons atteindre mais qui prendra du temps", a-t-il ajouté.
Pour Bruno Retailleau, le président des sénateurs UMP au Sénat, "la réponse au terrorisme ne peut être que globale". Il a souligné que l'objectif du gouvernement devait être clairement défini et les moyens mis en oeuvre proportionnés. "Le budget de la Défense doit être à la hauteur de ce que nous exigeons de nos soldats", a-t-il demandé.
Il a attiré l'attention du gouvernement sur "l'impérieuse nécessité" qu'il y a aujourd'hui à apporter aux populations menacées l'aide humanitaire dont elles ont besoin. Il a appelé l'Europe à financer cette aide humanitaire.
"Les mobilisations citoyennes du 11 janvier sont une formidable réponse de la France et du monde à l'obscurantisme et nous obligent à renforcer notre combat pour ces valeurs républicaines qui nous animent tous", a déclaré Daniel Reiner (PS).
"C'est au nom de ces valeurs que nous nous sommes engagés sur de multiples théâtres d'opération parmi lesquelles le Mali, la République Centrafricaine, l'Irak", a-t-il poursuivi. "La France tient ainsi son rang".
Pour Aymeri de Montesquiou (UDI-UC), "aujourd'hui, la guerre est sur notre sol. Pour la gagner en France, il faut d'abord la gagner en Irak et en Syrie".
Mais pour Michèle Demessine dont le groupe CRC s'est abstenu, "la résolution du conflit sera politique ou ne sera pas".
Le feu vert parlementaire est obligatoire pour toute intervention militaire française au-delà de quatre mois. Or les frappes aériennes françaises ont débuté le 19 septembre.
Lors d'un débat sans vote le 24 septembre dernier, l'intervention française avait déjà été largement soutenue.
La France s'affiche déterminée à stopper, au côté de ses alliés, l'expansion de l'EI en Irak mais Paris exclut en revanche pour l'heure toute intervention en Syrie, jugeant qu'elle ne pourrait qu'être favorable au régime de Bachar al-Assad.
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