Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a appelé lundi la classe politique dans son ensemble à se montrer "à la hauteur du peuple", au lendemain de la mobilisation historique des plus de 3 millions de Français descendus dans la rue contre le terrorisme.
"Il faut que les responsables politiques soient à la hauteur du peuple. Ca nous pose à tous un défi que nous devons tous relever", a déclaré le chef de la diplomatie sur France Inter.
"Il faut que le débat qui aura lieu soit à la hauteur de ce que nous a dit le peuple : soyez unis ! Il faut qu’on tire les leçons de ce qui s’est passé, sur tous les plans. Une commission bipartite, ça peut être une bonne idée", a-t-il insisté, réagissant à une proposition de Nicolas Sarkozy.
L’ex-chef de l’Etat, président de l’UMP, avait quelques minutes auparavant plaidé sur RTL en faveur d’un travail commun majorité-opposition pour "comprendre" les événements tragiques qui ont endeuillé le pays la semaine dernière.
Une première "réunion ministérielle sur la sécurité intérieure" s’est déroulée hier à 09h00 pour "faire le point sur les dispositifs de prévention et de protection" des Français à la suite des attentats jihadistes à Paris, a-t-on appris auprès de l'Elysée.
A l’ordre du jour, selon l’entourage de François Hollande, figurent "la neutralisation des terroristes au cours de la journée de vendredi avec de nouveaux éléments à apporter à la connaissance du président de la République", le déroulement de la manifestation monstre à Paris dimanche, un "point sur les dispositifs de préventions et de protection des Français", ainsi qu’un "point plus général sur la lutte contre le terrorisme".
"Le président aura aussi à cœur de féliciter l’ensemble des services de sécurité et ses ministres pour le bon déroulement de la manifestation", indiquait-on encore de même source.
Le chef de la diplomatie américaine John Kerry se rendra vendredi à Paris pour des entretiens avec les autorités françaises après les attentats jihadistes qui ont fait 17 morts la semaine dernière, a-t-il annoncé lundi.
"Je voyagerai jeudi et serai là-bas vendredi", a-t-il dit lors d’un déplacement en Inde. Il a expliqué vouloir "montrer le lien existant entre les Etats-Unis et notre plus ancien allié".
"La relation avec la France ne tient pas à un moment ou un jour particulier", a-t-il poursuivi lors d’une conférence de presse. "C’est une relation continue très profondément ancrée (..) dans des valeurs communes, en particulier la liberté d’expression".
Le secrétaire d’Etat américain avait été mercredi le premier au sein du gouvernement américain à exprimer, en français, sa solidarité et sa compassion après l’attentat contre le magazine satirique Charlie Hebdo qui a fait 12 morts, avant d’être suivi par deux attaques contre une policière et un supermarché casher qui ont fait cinq autres victimes.
"Aucun acte de terrorisme n’arrêtera jamais la marche de la liberté", avait-il déclaré dimanche en solidarité avec les immenses rassemblements contre le terrorisme organisés dans toute la France, et notamment à Paris ou des dirigeants d’une cinquantaine de pays étaient présents.
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