Un comité d'usagers s'est rassemblé lundi au péage de Thiers (Puy-de-Dôme) pour réclamer la gratuité de l'autoroute A89 entre Thiers et Clermont-Ferrand, alors que la tarification des péages a provisoirement été gelée dans toute la France.
Une soixantaine de membres du Cugadam (Comité d'Usagers pour la Gratuité de l'Autoroute A89 et le Droit à la Mobilité) s'étaient rendus au péage pour distribuer des tracts et sensibiliser les automobilistes. "Un aller simple pour Clermont, de Thiers, coûte 2,30 euros. En 2002, ce même trajet coûtait 90 centimes d'euros, soit une augmentation de 2,5 % en 10 ans. Ce n'est pas normal, pour un si petit tronçon de 35 kilomètres", a déclaré Eric Doubtsof, l'un des animateurs du collectif.
Le 1er février, les tarifs des péages auraient dû augmenter de 0,57% partout en France. Mais le 27 janvier dernier, le Premier ministre, Manuel Valls, a annoncé le gel provisoire de cette augmentation, le temps de renégocier certains accords entre l'Etat et certaines concessions autoroutières.
Outre la baisse immédiate des tarifs, demandée dans une pétition signée, depuis 2011 par environ 3200 personnes, le Cugadam revendique la renationalisation de l'autoroute A89, exploitée par Vinci depuis 2006. "Depuis que l'Etat a vendu à Vinci, 15 milliards d'euros de dividendes ont été directement reversés aux actionnaires. C'est une véritable manne financière", dénonce Eric Doubtsof.
La gestion du tronçon Clermont-Thiers a été épinglée dans un rapport de la Cour des Comptes - ce serait l'un des plus chers en France - ainsi que par l'autorité de la concurrence et par un rapport parlementaire.
"Les gens qui habitent à Issoire - au sud de Clermont - et qui prennent l'A75 pour aller travailler dans la capitale auvergnate ne payent pas. Les gens qui habitent la région de Thiers doivent s'acquitter d'environ 5 euros par jour. C'est injuste, et beaucoup de mes administrés se plaignent régulièrement", précise Christiane Samson, maire (FDG) de Courpière, à 15 kilomètres de Thiers.
Les revendications du Cugadam et des usagers signataires de la pétition sont régulièrement soutenues par André Chassaigne, député (PCF) de cette circonscription. Pour l'instant, leurs appels auprès de Vinci, de l'Etat et de la préfecture sont restés sans réponse.
La loi Macron, actuellement débattue à l'Assemblée nationale, prévoit de créer une autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer). Une autorité que le ministre juge utile pour mieux réguler le secteur des autoroutes sans toutefois arriver à des nationalisations.
Source : Afp
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