Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll et le président de la commission agriculture de l'Association des régions de France (ARF) René Souchon, ont signé, le 24 février, à l'occasion du Salon de l'agriculture, le "Pacte Inn'Ovins" destiné à moderniser la filière ovine en France.
Une filière marquée par un déclin rapide : rien qu'entre 2012 et 2013, 4.000 exploitations allaitantes ovines ont disparu, selon les données du service statistique du ministère de l'Agriculture. Et la profession est vieillissante (Dans la filière viande, 61% des éleveurs ont plus de 50 ans…). Le cheptel de brebis, lui, a chuté de 24% depuis 2000 : 29% pour les cheptels allaitants et 3% pour les laitiers. Sur la même période, la production d'agneaux a reculé de 30%, plus vite encore que les effectifs. "Cet écart est lié à une baisse de productivité de 1% en moyenne de 2000 à 2013 dans la filière ovin viande", explique France Agrimer, dans une étude récente. France Agrimer date le début du déclin des accords du Gatt de 94 qui ont "placé la filière française en concurrence accrue avec des pays comme la Nouvelle-Zélande et l'Australie plus compétitifs". Mais la situation s'est dégradée ces dernières années avec la volatilité des prix des matières premières : la productivité de la filière a été affectée par la hausse des coûts de production due à la flambée des prix de 2008 et 2013.
Dans ce contexte, l'Etat, les régions et la Fédération nationale ovine (FNO) s'engagent à agir sur tous les tableaux : "soutenir le développement de la production ovine en mobilisant les outils financiers proposés par l'Etat et les régions en faveur notamment de l'installation de nouveaux éleveurs, de la modernisation des élevages et de la recherche de la performance économique, environnementale et sociale des exploitations ovines", selon un communiqué du ministère et de l'ARF.
L'ambition de ce pacte est ainsi de "satisfaire la demande nationale de viande et de lait", mais aussi de "créer plus d'emplois sur les territoires" et "d'attirer de nouveaux éleveurs en améliorant les conditions de travail et les revenus des éleveurs".
Le pacte pourra ainsi s'appuyer sur le Plan de compétitivité et d'adaptation des exploitations agricoles lancé en juin 2014 avec les régions. Ce plan (PCAE) mobilise 200 millions d'euros par an d'ici à 2020. Il s'agit aussi de promouvoir "la diffusion de nouveaux outils pour le conseil en élevage" afin d'accroître la productivité des élevages. Enfin, les partenaires entendent travailler sur le renouvellement des générations, dans le prolongement du précédent plan Reconquête ovine : politique d'installation, enseignement agricole, amélioration de l'attractivité des métiers de la filière.
Dans le cadre de la nouvelle PAC 2014-2020, la France a prévu de réorienter 1 milliard d'euros des aides européennes vers l'élevage. Seulement la France a aussi fait le choix d'une sortie lente des "références historiques" qui font que les grosses exploitations (notamment céréalières) captent aujourd'hui l'essentiel des aides européennes.
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