L'Assemblée nationale a créé, dans la nuit de mercredi à jeudi, un nouveau délit, puni d'un an d'emprisonnement et de 10.000 euros d'amende visant à réprimer l'incitation à la maigreur excessive, notamment de la part de sites internet pro-anorexie.
Peu avant la levée de la séance, vers 1h du matin, les députés ont adopté un amendement socialiste stipulant que "provoquer une personne à rechercher une maigreur excessive en encourageant des restrictions alimentaires prolongées ayant pour effet de l'exposer à un danger de mort ou de compromettre directement sa santé est puni d'un an d'emprisonnement et de 10.000 euros d'amende".
La Ministre de la Santé Marisol Touraine s'y est déclarée favorable, comme le rapporteur du projet de loi, Olivier Véran (PS).
Pour combattre les troubles alimentaires tels que l'anorexie, maladie mentale concernant entre 30.000 et 40.000 personnes (90% de femmes) et comptant parmi les pathologies psychiatriques ayant la plus forte mortalité, la création d'un nouveau délit "apparaît nécessaire car les dispositions du Code pénal actuellement ne permettent pas de s'attaquer à l'action de certains sites internet", selon les signataires de l'amendement, à commencer par les députées Maud Olivier et Catherine Coutelle.
"Certains sites connus sous le nom de pro-ana peuvent entrainer les personnes dans le cercle vicieux de l'anorexie sans être inquiétés par l'autorité publique", observent-ils dans l'exposé de leur mesure.
A l'initiative d'Olivier Véran et de Catherine Coutelle, présidente de la délégation aux droits des femmes de l'Assemblée, la commission des Affaires sociales avait déjà adopté une disposition stipulant que "la politique de santé contribue à la prévention et au diagnostic précoce de l'anorexie mentale et des troubles des conduites alimentaires, notamment en luttant contre la valorisation de la minceur excessive".
Source : Afp
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