Les Députés débutent mardi l'examen, durant deux semaines, du projet de loi sur la Santé, qui couvre un large spectre, du renforcement de la prévention au rôle du médecin traitant, en passant par les droits des patients. Parmi les ajouts que présentera le gouvernement, la ministre a cité un amendement "visant à rendre publiques toutes les rémunérations versées par les laboratoires aux professionnels de santé", alors que la justice vient d'être saisie après la mise en cause d'experts de deux agences sanitaires.
En présentant son projet de loi dans l'hémicycle de l'Assemblée, la Ministre a vanté une construction "dans la concertation avec les usagers et les professionnels" et "un très large soutien, des associations de patients ou de consommateurs, des fédérations d'établissements publics et à but non lucratif, des responsables de santé publique". Elle a accusé l'opposition de ne "compter pour rien le soutien des Français" à ce texte.
Face à la mobilisation des médecins contre sa mesure phare, la généralisation du tiers payant, la Ministre a souligné les évolutions en commission à l'Assemblée, et a assuré avoir "entendu les inquiétudes des médecins libéraux", qui "ne datent pas d'hier" et traduisent "un malaise plus global". "La Grande conférence de la santé de la fin de l'année permettra de travailler aux conditions de la formation et de l'exercice médical", a-t-elle estimé.
La Ministre a rejeté les arguments "politiciens, idéologiques" de l'opposition contre le tiers payant généralisé, selon elle "bien loin de ce que vivent les Français au quotidien" et "bafouant les valeurs issues du Conseil national de la Résistance".
Avec la majorité précédente, "c'est le renoncement et la régression qui ont prévalu" et "le seul legs laissé à nos concitoyens, ce sont les franchises et les déremboursements", a-t-elle lancé, faisant valoir à l'inverse les grandes lois de gauche sur la santé depuis 1990 : loi Evin sur l'alcool, loi Aubry sur la couverture maladie universelle, loi Kouchner sur la démocratie sanitaire.
La Ministre, cible d'attaques personnelles de la part des médecins et de la droite, a affirmé sa "volonté tenace, déterminée, d'améliorer la santé (des Français), de faire reculer les inégalités, et de faire vivre ce bien précieux qu'est la République sociale".
Source : Afp
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