Bernard Cazeneuve s’est rendu jeudi 20 août à Calais avec son homologue britannique puis à Berlin rencontrer son homologue allemand. Depuis le début de la crise migratoire en Méditerranée il y a un an, Bernard Cazeneuve a multiplié les initiatives auprès des partenaires de la France, afin qu’une solution européenne à la hauteur du défi qui nous est lancé soit trouvée. Ces initiatives ont produit des résultats. Reprenant un certain nombre des propositions françaises formulées dès le 30 août 2014, l’Union européenne a ainsi décidé au printemps dernier du triplement des moyens des opérations de l’agence européenne Frontex en Méditerranée, en particulier de l’opération Triton, qui a déjà permis de sauver des milliers de vie au cours des derniers mois. Concernant la situation des migrants à Calais, le Ministre de l’Intérieur a conclu un accord avec son homologue britannique Mme Theresa May dès le 20 septembre 2014, comprenant un premier engagement financier du Royaume-Uni de 15 millions d’euros sur trois ans, permettant notamment la sécurisation du port de Calais. Cet accord a été renforcé par une déclaration commune le 2 août dernier, dans lequel le Royaume-Uni s’est engagé à abonder ce fonds de 10 millions d’euros supplémentaires pour accroître la sécurité le long des voies du tunnel sous la Manche. Depuis un mois, les tentatives d’intrusion de migrants sous le tunnel ont fortement diminué. Concernant la mise en place d’une véritable politique européenne de l’asile pour faire face au flux préoccupant de réfugiés franchissant la Méditerranée, Bernard Cazeneuve et son homologue allemand M. Thomas de Maizière ont continuellement adopté une position commune, défendant une meilleure répartition des demandeurs d’asile au sein de l’ensemble des pays de l’Union européenne, ainsi que l’ouverture simultanée, sous l’égide de l’Union, de « hot spots », zones d’attente situées dans les pays de première entrée, permettant à la fois l’enregistrement des migrants dans la base Eurodac, et la nécessaire distinction entre réfugiés en besoin de protection et ceux relevant de l’immigration économique irrégulière. Cette position commune a obtenu l’accord de la plupart des Etats membres et permis un premier accord européen en juillet dernier. Un nouvel accord franco-britannique sera signé, il renforcera d’une part l’engagement commun pour la sécurité du site, la lutte conjointe et résolue contre les filières criminelles de passeurs, les trafics d’êtres humains et l’immigration clandestine, et renforcera d’autre part le dispositif humanitaire développé sur place avec les associations et les élus locaux, en particulier pour la protection des personnes les plus vulnérables.
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