A l'occasion de la séance de questions au gouvernement du 18 novembre, Gilda Hobert, députée (Radical) du Rhône, a rappelé que la culture a payé un lourd tribut aux attentats du 13 novembre. Elle s'est aussi inquiétée que "dans un contexte difficile, le risque de baisse de fréquentation menace la survie des événements et des établissements les moins favorisés". La remarque visait notamment le manque d'assurances - ce qui peut sembler surprenant pour des établissements recevant du public (ERP) -, la trésorerie à court terme et la sécurisation des lieux de spectacles.
Dans sa réponse, Fleur Pellerin réaffirme que "le gouvernement est au côté des lieux de culture, avec un double objectif".
-Le premier consiste - après la fermeture temporaire de lieux parisiens et franciliens dans le week-end du 13 novembre - à "assurer la protection du public et de tous les acteurs culturels, qui déjà reviennent dans les musées et dans les salles de spectacles".
En liaison avec le ministère de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, le ministère de la Culture aide ainsi les organisateurs de spectacles "à mettre en place toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité, notamment le renforcement de la présence visible des forces de l'ordre". Pour cela, la ministre de la Culture a déjà tenu plusieurs réunions sectorielles : directeurs d'établissements culturels, filière musicale, exploitants de salles et producteurs de musique...
-Le second objectif concerne l'équilibre économique du secteur. Si la plupart des établissements culturels sont en mesure de supporter la perte de recettes due aux fermetures du week-end dernier, les difficultés pourraient en revanche venir d'une baisse significative et durable de fréquentation des lieux culturels, par crainte de nouveaux attentats. Dans son intervention à l'Assemblée, Fleur Pellerin a ainsi estimé qu'"il convient d'anticiper les difficultés que vont rencontrer les acteurs du spectacle vivant, notamment les plus fragiles d'entre eux, du fait des annulations, de la baisse de fréquentation des lieux, ou des investissements de sécurité à engager".
Elle a donc annoncé la création d'un "fonds de solidarité" pour le spectacle vivant, doté au départ de 4 millions d'euros : 3,5 millions provenant de l'Etat et 500.000 euros apportés par la Sacem. La ministre de la Culture "souhaite que d'autres contributions puissent venir compléter ce montant".
Par ailleurs Fleur Pellerin travaille à la mise en place d'un dispositif similaire - centré sur le renforcement de la sécurité - avec la Fédération des salles de cinéma. Elle a notamment demandé que les dépenses d'équipement de sécurité soient éligibles aux aides du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC), "ce qui sera fait dans les prochains jours".
source : localtis
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