Laurent Fabius, Michel Sapin et Annick Girardin ont présenté une communication relative à la stratégie française en matière d’aide au développement. Au lendemain du lancement du bicentenaire de la Caisse des Dépôts et consignations (CDC), à l’occasion duquel le Président de la République a confirmé le rapprochement entre cette institution et l’Agence Française de Développement (AFD), il s’agissait en particulier de détailler les modalités de cette décision. Cette réforme donnera à la politique de développement et de solidarité internationale les moyens des ambitions dessinées en 2015 pour un monde zéro carbone et zéro pauvreté, avec la conférence d’Addis Abeba sur le financement du développement en juillet, puis l’adoption des Objectifs universels de développement durable à New York en septembre, et enfin le succès historique de la COP 21 en décembre.
La capacité d’intervention de l’AFD augmentera de 4 milliards d’euros par an d’ici 2020 dans les Etats étrangers, dont 2 milliards pour le climat, et les dons augmenteront de 370 millions d’euros d’ici à 2020 par rapport à leur niveau actuel, replaçant la France sur le chemin de l’objectif des 0,7 %. Le volume d’activité annuel de l’AFD augmentera de 50 %, pour atteindre 12,5 Mds d’euros, ses fonds propres seront doublés dès 2016 puis progressivement renforcés afin d’aller vers un quadruplement à horizon 2035. La Caisse des 4 dépôts et consignations apportera en outre une première contribution en fonds propre de 500 millions d’ euros à la politique de développement.
L’intégration de l’AFD fera du groupe CDC, dont le bilan atteindra à terme près de 500 Md€, un acteur financier majeur sur la scène internationale. Le groupe CDC aura à l’avenir un réseau de dimension mondiale, présent en métropole, outremer et dans le monde. Il bénéficiera du savoir-faire de l’AFD, centre français d’expertise des économies émergentes et en développement. Le rapprochement des expertises financières et sectorielles de l’AFD et de la CDC ouvrira des perspectives nouvelles sur de nombreux sujets (transition énergétique, climat, villes durables, migrations, numérique, etc.). Le financement des outremers sera également amélioré, avec un renforcement et une clarification des offres de financement pour le secteur public comme pour le secteur privé. Les personnels des deux groupes bénéficieront de nouvelles opportunités de carrière et de mobilité, en conservant leur cadre social. Un grand pôle financier public, ouvert sur le monde et connecté aux collectivités locales, à la société civile et aux entreprises, tant au Nord qu’au Sud sera ainsi opérationnel.
Une loi sera déposée au Parlement au premier trimestre 2016 pour traduire cette réforme et un Comité interministériel de la coopération international et du développement (CICID) sera convoqué à l’automne 2016 pour préciser les modalités de la réforme. La mission de préfiguration poursuivra ses travaux dans cette perspective. L’ensemble des acteurs du développement y sera étroitement associé, en particulier le Conseil national pour le développement et la solidarité internationale (CNDSI) et la Commission nationale de la coopération décentralisée (CNCD).
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