Avec près de 1,1 million de passagers transportés au premier trimestre 2016, les lignes régulières d'autocars ont enregistré une hausse de fréquentation de 69% au premier trimestre 2016 par rapport aux trois derniers mois de 2015, a indiqué l'Arafer dans un rapport publié lundi 13 juin. En libéralisant le transport interurbain par autocar, la loi Macron du 6 août 2015 a aussi confié à l'Arafer, en tant que régulateur du rail et de la route, une mission d'observation de ce nouveau marché. L'Arafer livre ainsi une synthèse d'activité trimestrielle sur la base des données collectées auprès des cinq opérateurs du marché.
En près de 8 mois depuis l'ouverture du marché, les cinq principaux opérateurs (Eurolines/Isilines 41% des liaisons commercialisées, FlixBus 32%, Starshipper 13%, Ouibus 10% et Megabus 4%) ont transporté au total 1,86 million de voyageurs. Ces derniers ont ainsi été plus nombreux de janvier à mars que lors des cinq mois précédents.
Le trajet moyen parcouru a légèrement reculé au premier trimestre 2016 : 346 km contre 376 km au cours du précédent trimestre, générant une recette de 11,3 euros hors taxes (HT). La recette moyenne par passager s'élève à 3,3 euros HT pour 100 km. Le chiffre d'affaires des cinq opérateurs a progressé de 60% au premier trimestre pour s'établir à 12,2 millions d'euros HT au 31 mars 2016, soit au total 21,5 millions d'euros HT depuis l'ouverture du marché. Cette croissance s'est traduite en créations d'emplois, avec "près de 250 ETP (équivalent temps plein, NDLR) supplémentaires sur le trimestre, soit plus de 1.200 emplois créés" en huit mois.
L'offre de transport par autocar a augmenté de 26% au premier trimestre avec 191 lignes* et 858 liaisons différentes commercialisées (+25%) desservant 150 villes françaises, note l'Arafer. Les opérateurs ont continué à mailler les grandes métropoles régionales et ont augmenté les fréquences avec 566 départs d'autocars quotidiens (+ 57%) depuis 204 points d'arrêts dont 71 gares routières. Paris reste l'origine ou la destination la plus fréquentée avec près des deux tiers des voyages passant par la capitale (+59%) mais d'autres villes comme Toulouse, Rouen, Nantes et Marseille voient leur fréquentation bondir de plus de 80%, indique encore l'Arafer qui relève aussi que pour 55% des liaisons autocars commercialisées, "il n'existe pas d'alternative au train direct". Fin 2016, elle prévoit de publier une analyse de la concurrence multimodale (train, autocar, covoiturage) à partir d'enquêtes de terrain sur les comportements de mobilité.
Par ailleurs, dans le domaine des liaisons de moins de 100 kilomètres, régulé par l'Arafer, au 11 juin, dix transporteurs ont déclaré 174 liaisons et 68 d'entre elles ont fait l'objet de demandes d'interdiction ou de limitation de la part d'autorités organisatrices de transport, principalement des régions. L'Arafer a rendu trois avis favorables aux demandes d'interdiction et/ou de limitation de services et 23 avis défavorables. Une seule ligne était commercialisée au 31 mars (Lons-le-Saunier-Dijon) mais près de 70 autres pourraient l'être suite aux avis rendus ou à l'expiration du délai de saisine, estime l'Arafer qui publiera son prochain bilan trimestriel du marché du transport par autocar en septembre prochain.
*Une ligne peut comporter plusieurs liaisons.
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