Le ministre des affaires étrangères et du développement international et le secrétaire d’Etat chargé des affaires européennes ont présenté une communication relative aux initiatives européennes en faveur des jeunes. La relance du projet européen passe notamment par la jeunesse.
Le programme Erasmus est l’une des plus belles réussites des politiques européennes.
Quatre millions de jeunes européens vont bénéficier à ce titre d’une mobilité au cours de la période 2014-2020.
Il convient pour renforcer la mobilité et la citoyenneté européenne des jeunes, ainsi que pour faciliter leur entrée dans la vie active, de prendre de nouvelles initiatives européennes. C’est dans cet esprit que le Premier ministre a proposé, lors du Conseil des ministres du 6 mai 2015, de porter l’idée d’un service civique européen renforcé, un Erasmus professionnel ; il permettrait la création d’un statut de l’apprenti européen et le lancement d’une carte étudiante européenne. Il qui offrirait aux jeunes un accès simplifié à certains droits et services.
♦ Renforcer la dimension professionnelle d’Erasmus+: L’actuel programme Erasmus + permet de soutenir la mobilité des jeunes apprentis et en formation professionnelle. Néanmoins, cette mobilité étant plus complexe à organiser que pour les étudiants, il convient de travailler à la faciliter. Une expérimentation franco-allemande de mobilité des apprentis a été initiée, avec le soutien actif des partenaires sociaux. Quinze grands groupes implantés en France et en Allemagne se sont associés à cette initiative. Les premiers jeunes apprentis à partir en mobilité dans ce cadre le feront à l’été 2016. Les travaux préparatoires ont permis de mettre en évidence les obstacles à la mobilité des apprentis. Il s’agit de problèmes de calendriers de formation, de rythme de l’alternance, mais aussi de barrière linguistique, de reconnaissance des acquis obtenus lors de mobilités, de financements, et enfin de portabilité des droits. Tous les enseignements de cette expérimentation seront tirés à la rentrée 2016, mais il est d’ores et déjà clair qu’une forte mobilisation des institutions européennes est nécessaire pour assurer la démocratisation de la mobilité, à travers notamment des financements européens accrus dédiés à cet effet. Cette initiative franco-allemande permettra également d’avancer dans la voie de l’établissement d’un cadre européen pour la mobilité des jeunes en apprentissage et en formation professionnelle.
♦ Encourager le volontariat civique dans un cadre européen : c'est une mesure destinée à ancrer l’éducation aux valeurs dans une perspective européenne et vise également à promouvoir la mobilité des jeunes ayant moins d’opportunités. Le service volontaire européen, qui constitue un des volets du programme Erasmus +, permet à des jeunes de tous profils de vivre une expérience de mobilité adaptée et encadrée dans un objectif de citoyenneté. La montée en charge des crédits européens dévolus au service volontaire européen qui doit intervenir à partir de 2017 permettra à davantage de jeunes d’en bénéficier. En complément, la France et l’Italie ont lancé un projet pilote d’échange de jeunes en service civique. Cette expérimentation permettra à cent jeunes de tous les milieux de faire l’expérience de la citoyenneté européenne à travers la mobilité, dans le cadre de leur service civique. Ces échanges devront se développer en particulier dans les domaines de la solidarité, du soutien aux réfugiés, de la protection de l’environnement et de la culture. Une attention particulière sera apportée aux jeunes issus des quartiers prioritaires. Ce projet doit s’appuyer sur des associations partenaires et le réseau des villes françaises et italiennes jumelées afin de donner une dimension européenne au service civique.
♦ Carte étudiante européenne : Chaque étudiant européen doit pouvoir faire valoir ses droits au sein de l’Union européenne. La carte étudiante européenne constitue un message de l’Union à sa jeunesse et un renforcement de l’espace européen d’enseignement supérieur. Ce projet devrait être expérimenté à la rentrée universitaire 2016 par quatre pays européens volontaires : la France, l’Italie, l’Allemagne et l’Irlande. Les organismes nationaux en charge de la vie étudiante – le Centre national des œuvres universitaires et scolaires et ses homologues – pilotent la mise en place d’un prototype, en s’appuyant notamment sur la coopération entre des réseaux et des partenariats. A la rentrée universitaire 2016, une plateforme numérique devrait être mise en place pour que la reconnaissance de l’identité étudiante soit effective dans certaines régions et villes partenaires des Etats membres volontaires. En France, cette reconnaissance numérique pourrait faciliter l’accès aux services des centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires partenaires pour des étudiants provenant des pays européens participant à l’expérimentation, en particulier pour les demandes de logement en résidence étudiante, l’accès à la restauration universitaire au tarif étudiant ou l’accès aux services proposés par les établissements d’accueil (bibliothèques). A l’issue de cette expérimentation, les autres Etats membres seront invités à rejoindre cette initiative afin d’envisager une généralisation à l’échelle européenne, avec la mise en place d’une carte étudiante européenne permettant une reconnaissance automatique du statut étudiant partout en Europe.
Ces projets, par-delà les expérimentations en cours, font l’objet d’échanges avec les institutions européennes et les autres Etats membres. Ils doivent permettre de compléter et d’enrichir les politiques européennes en direction de la jeunesse. Il est important également que l’Union européenne tire les enseignements de la réussite de la Garantie pour la jeunesse, en prolongeant et finançant l’Initiative pour l’emploi des jeunes (IEJ) jusqu’en 2020.
Commentaires