Celui qui a été le gardien de l’intérêt général européen ne peut pas travailler pour Goldman Sachs !
Tribune publiée dans Libération par Pervenche Berès, Hugues Bayet, Karima Delli, Fabio De Masi, Gérard Deprez, Sven Giegold, Sylvie Guillaume, Eva Joly, Emmanuel Maurel, Julie Ward
L’annonce du recrutement de M. Barroso par Goldman Sachs au lendemain du Brexit symbolise une dérive inacceptable : celle du conflit d’intérêt de responsables politiques. Avec le recrutement de M. Barroso, l’objectif affiché par Goldman Sachs est de contourner la perte de leur « passeport européen » depuis Londres.
Que celui qui a eu pour fonction de diriger l’institution en charge de défendre l’intérêt général européen devienne l’employé d’une banque d’investissement américaine qui se joue des lacunes européennes pour accroître ses bénéfices est profondément choquant. Les fonctionnaires de la Commission européenne ne s’y sont d’ailleurs pas trompés : ils ont eux-mêmes immédiatement lancé une pétition afin de dénoncer un tel pantouflage qui a déjà reçu 140 000 signatures. La médiatrice, de son coté, a également exprimé ses réserves sur ce recrutement, et M. Juncker a répondu.
Au lendemain de la rentrée parlementaire, nous lançons au Parlement européen une initiative, qui va dans le même sens afin de mettre fin à ces pratiques qui sapent la confiance des Européens et nous choquent : nous appelons nos collègues à nous rejoindre en signant la déclaration écrite que nous déposons. Le cas de M. Barroso constitue une violation claire et manifeste de l’article 245 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne et du serment fait par ce dernier, le 3 mai 2010.
C’est pourquoi nous demandons au Conseil et à la Commission de saisir la Cour de Justice de cette situation, conformément à l’article 245 du Traité sur le fonctionnement de l’Union Européenne. C’est à elle qu’il appartient, en droit, de se prononcer sur le cas de M. Barroso et de déterminer les conséquences qui en découlent quant à ses droits à la pension et aux autres avantages en tenant lieu.
Par ailleurs, nous demandons une révision du code de conduite pour porter à une législature – cinq ans – les règles anti-pantouflage, qui, à ce jour, ne courent que pendant les 18 mois suivant la fin du mandat des commissaires.
Bien sûr, les commissaires européens ont le droit d’avoir une carrière après leur mandat ; cependant, des règles strictes doivent empêcher les abus et une traçabilité des contacts entre eux et leurs anciens collaborateurs est indispensable. Le respect de la démocratie exige que soit mis un terme à ces agissements. Il est temps que nos règles soient à la hauteur des attentes des Européens dans la Commission Européenne et dans le Parlement. Restaurer la confiance des Européens dans l’Union, c’est aussi empêcher que ceux qui lui doivent tant puissent lui nuire.
Après Draghi, patron de la BCE, voilà Barroso qui montre la collusion entre la finance internationale et les institutions Européennes largement rejetées par les peuples. Ce n'est pas anodin. Rappelons que Goldman Sachs Goldman Sachs, entre autres,a fait acheter des obligations à ses clients ( les fameux subprimes ...)tout en spéculant à la baisse sur ces mêmes obligations.
Goldman Sac hs a permis, en trafiquant les comptes de la Grèce, à cette dernière de rentrer dans la zone €uros. On connaît la suite sur la faillite de la Grèce et la souffrance que devra endurer son peuple pendant plusieurs décennies. Sans parler de Junker, président de la commission et grand ordonnateur de l'évasion fiscale quand il officiait comme premier ministre du Luxembourg...
Je crois qu'il faut arrêter cette Europe qui ne va pas dans le sens du bien commun et la réinventer pour imposer une nouvelle société sociale et écologique si l'on veut faire barrage aux idées nauséabondes de l'extrême droite et d'une partie de la droite qui veulent imposer le débat sur l'identité nationale...
Respec tueuses salutations
Rédigé par : Barovin | 17 septembre 2016 à 09:04