Dans le cadre du dialogue constant conduit avec les associations engagées à Calais ou dans les Centres d’accueil et d’orientation (CAO), Mme Emmanuelle Cosse et M. Bernard Cazeneuve ont tenu avec elles une troisième réunion nationale, depuis la décision de démantèlement prise par le gouvernement.
Les Ministres ont rappelé le cadre de cette opération de démantèlement, qui vise à la mise à l’abri des femmes, hommes et enfants, qui, fuyant les guerres et les persécutions, ont été attirés dans l’impasse de Calais par des acteurs de la traite des êtres humains. Cette opération s’inscrit dans la continuité du travail intense conduit sur place par les services de l’Etat et les associations, qui a déjà permis de déposer 6 700 demandes d’asile à Calais depuis 2014.
Dans la continuité des réunions précédentes, cette rencontre s’inscrivait pleinement dans la volonté de l’Etat de procéder à cette opération humanitaire en étroite concertation avec les associations investies à Calais. La situation dans laquelle se trouvent aujourd’hui les personnes sur la lande de Calais est indigne de la France. Rien ne saurait justifier que cette situation se prolonge davantage. Le gouvernement a donc décidé de procéder au démantèlement de ce campement, un impératif humanitaire, qui tiendra compte de la situation de chacun – mineur non accompagné, personnes malades ou vulnérables notamment – pour lui proposer une solution de mise à l’abri adaptée et un chemin vers l’asile.
Cet objectif ambitieux mobilise les services de l’Etat et leurs partenaires, et continuera de les mobiliser au-delà du démantèlement, dans les CAO, les CADA et à Calais même. Afin de faciliter ce travail de concertation, les Ministres ont confié à MM. Jean Aribaud et Jérôme Vignon, qui avaient rendu un rapport de grande qualité sur la situation migratoire à Calais en juin 2015, une mission d’élaboration d’un diagnostic partagé entre les différents acteurs. Cette mission aura également pour objet de travailler avec les associations sur les dispositifs qui seront mis en place pour l'après-démantèlement.
Pour être en mesure d’offrir une place de mise à l’abri pour chacune des personnes qui quittera le campement de la lande, des places en centres d’accueil et d’orientation sont préparées dans tous les territoires. Les Ministres ont salué l’extraordinaire travail des préfets, qui a permis que des solutions soient trouvées dans les départements par la mobilisation de capacités mobilières.
A ce jour, près de 7 000 places ont pu être créées dans de nouveaux CAO, venant compléter les 3000 places d’ores et déjà existantes. Depuis un an, les CAO, structures temporaires d’accueil, à échelle humaine (60% de ces centres proposent moins de 20 places), encadrées par des associations spécialisées qui en assurent la gestion pour le compte de l’Etat, ont d’ores et déjà accueilli temporairement près de 6000 personnes, dans 164 centres situés dans 84 départements, leur permettant de bénéficier d’un diagnostic social, sanitaire et administratif et de les accompagner vers l’asile.
Les Ministres partagent pleinement la préoccupation exprimée par les associations concernant la situation des mineurs non accompagnés. Ces situations font l’objet d’une pris en compte spécifique, conformément à leurs droits à l’aune de la priorité essentielle qui est de ne pas les laisser dans la situation très dégradée dans laquelle ils se trouvent aujourd’hui. Le Ministre de l’Intérieur s’est rendu à Londres le 10 octobre afin de rencontrer son homologue Mme Amber RUDD, à ce sujet. Tous les mineurs se verront proposer une orientation adaptée à leur situation, au Royaume-Uni ou en France. Les Ministres ont enfin rappelé que le démantèlement interviendra lorsque les conditions fixées pour une prise en compte de chacun seront réunies. Ses modalités seront exposées en détail le moment venu.
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