Le Parlement européen a adopté mercredi une position ferme pour les négociations du Brexit, refusant qu'un accord sur la future relation avec le Royaume-Uni, notamment commerciale, puisse être conclu avant que Londres se soit retiré de l'UE.
Réunis en séance plénière à Strasbourg, les eurodéputés ont voté comme prévu à une large majorité, par 516 voix pour, 133 contre et 50 abstentions, une résolution fixant plusieurs "lignes rouges" pour ces discussions.
Il reviendra à l'assemblée européenne d'approuver en fin de course tout accord conclu avec Londres pour régler les modalités de sortie des Britanniques de l'Union.
La résolution adoptée à Strasbourg (est de la France) avait obtenu le soutien préalable du PPE, du groupe socialiste et démocrate (S&D), des libéraux de l'ALDE, des Verts et de la GUE (gauche radicale européenne).
Les conditions fixées par le Parlement pour le Brexit rejoignent plusieurs points du projet d'"orientations de négociations" déjà présenté vendredi dernier par le président du Conseil européen, Donald Tusk.
Le débat dans l'hémicycle a donné lieu à un affrontement lorsque l'ex-dirigeant du parti britannique UKIP, l'europhobe Nigel Farage, a traité l'UE de "mafia" et ses membres de "gangsters". "Inacceptable", a rétorqué Antonio Tajani.
La résolution du Parlement souligne que le Royaume-Uni devra respecter tous les engagements financiers qu'il a contractés comme Etat-membre, une facture qui pourrait s'établir entre 55 et 60 milliards d'euros.
La résolution appelle aussi à protéger les droits des trois millions de ressortissants européens qui résident au Royaume-Uni et du million de Britanniques qui habitent dans des pays de l'UE.
"Nous sommes prêts à utiliser notre droit de veto si les conditions posées dans la résolution ne sont pas respectées. Notre priorité est aujourd'hui de protéger les droits acquis des citoyens européens qui sont menacés par le Brexit", a menacé le chef des sociaux-démocrates au Parlement, Gianni Pittella.
Plusieurs eurodéputés ont aussi tenu à avertir les Britanniques qu'une "approche à la carte" était inenvisageable et l'appartenance au marché unique possible seulement en échange de la libre circulation des biens, des capitaux, des services et des personnes.
Source : Afp
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