« Dimanche, par leur vote, les Français feront un choix historique. Nous savons déjà qu’ils ne se prononceront pas dans le cadre d’une alternance démocratique classique » (PM, 02/05/17).
« Ce que leur vote mettra en jeu, c’est l’ancrage européen de la France, c’est la résistance de son économie face à la concurrence mondiale. C’est enfin sa volonté de continuer à faire vivre les valeurs de la République, alors que la menace terroriste demeure élevée. D’un côté, l’Union européenne, fragilisée par le Brexit, ne résisterait pas au nouveau choc que constituerait l’arrivée au pouvoir en France d’un gouvernement ouvertement europhobe. Ce sont les principes édictés par les pères fondateurs du projet européen, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, pour garantir à l’Europe la paix, la solidarité et la prospérité qui seraient ainsi brutalement abandonnés. Les nationalismes, dont François Mitterrand avait raison de dire qu’ils préparent à la guerre, en sortiraient renforcés. Sur un tel chemin, la France se trouverait isolée, sa parole serait abaissée et sa crédibilité durablement entamée ».
« La sortie de la zone euro aurait pour principale conséquence d’appauvrir les plus modestes des Français, dont l’épargne perdrait en valeur sous l’effet de l’inflation, alors même que les plus riches pourraient conserver des comptes en euros, pour préserver leur patrimoine et leurs intérêts ».
« Sur le plan économique, le protectionnisme dont se réclame Marine Le Pen priverait nos entreprises qui exportent de la possibilité de continuer à le faire, brisant une dynamique où l’innovation technologique, l’ouverture aux échanges et la formation des ressources humaines permettent à des millions de salariés français de travailler dans des entreprises compétitives, ayant une renommée mondiale. Sur le site de Whirlpool, où [le] gouvernement est résolument engagé dans une démarche de réindustrialisation, Marine Le Pen a promis ce qu’elle sait ne pas pouvoir tenir, affichant, face à des salariés légitimement inquiets, le visage de la démagogie et du cynisme ».
« Le Front national affaiblirait aussi la France, au moment même où notre pays est sous le coup d’une menace terroriste très sérieuse, qui ne peut être combattue que dans la recherche constante de l’unité de la nation. Face à ce péril, qu’il nous faut affronter avec lucidité, Marine Le Pen a tout fait pour diviser le pays, dresser les Français les uns contre les autres, et créer d’irréparables factures, celles-là même que les terroristes rêvent d’imposer à la société française en y semant l’effroi. Les Français doivent savoir, à quelques jours du choix historique qu’ils s’apprêtent à faire, que les parlementaires du Front national n’ont voté aucune des lois antiterroristes, qu’ils les ont combattues avec détermination et que s’il avait existé une majorité pour les suivre, nos services de renseignement, nos forces de sécurité auraient été privés des moyens qui leur ont permis de déjouer de nombreux attentats au cours des derniers mois ».
Enfin, la fascination qu’exercent sur Marine Le Pen certains chefs d’Etat, dont le populisme ou la brutalité ne contribuent pas à la stabilité du monde, créerait une forme d’inféodation aux visées de ceux dont elle se réclame. Elle s’ajouterait à l’abaissement de notre pays, qui résulterait de l’élection de l’extrême droite, au détriment d’une certaine idée de la France, faite d’indépendance et de respect des principes universels ».
« Face à ces risques, aucun responsable politique, s’il est soucieux de l’avenir de la nation ou simplement fidèle aux valeurs républicaines, n’a le droit d’hésiter ou de ne pas dire clairement son choix. A fortiori, toute femme, tout homme de gauche devrait appeler à voter, dimanche, sans ambiguïté aucune pour Emmanuel Macron. L’amertume, le cynisme, l’absence de lucidité face à la vraie nature du Front national seraient des fautes que l’histoire jugerait sévèrement. A Jean-Luc Mélenchon et à ceux qui le suivent ou tergiversent, je veux dire qu’il est encore temps de faire le choix de la République, et que ne pas le faire en vertu d’un goût irrépressible pour la rupture ou la révolution relèverait d’une impardonnable faute morale ».
« Bien entendu, le soutien sans restriction que nous apportons à Emmanuel Macron en cette circonstance ne signifie pas que nous approuvions sans réserve la totalité de son projet. Mais c’est dans le cadre des élections législatives que l’orientation de son quinquennat sera scellée. La gauche de gouvernement ne se dérobera pas face aux responsabilités qui lui incombent. Elle devra être la plus forte possible pour garantir aux Français la stabilité dont le pays a besoin, si l’on veut que soit poursuivie l’œuvre de modernisation qu’elle a engagée dans le respect de la justice et du modèle social français ».
Mais, dans l’immédiat, l’essentiel est pour chaque femme et homme de gauche, pour chaque républicain, pour chaque Français, de faire obstacle, en toute clarté, au nom de l’intérêt supérieur du pays, au projet funeste de l’extrême droite. C’est notre devoir et pour cela il faut voter et appeler à voter pour Emmanuel Macron, le 7 mai » (PM, 02/05/17).
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