Le Mét (Mouvement des étudiants) a été créé l'année dernière par des étudiants de l'UNI (seul syndicat étudiant de droite) afin de représenter au sein de cette dernière la frange des seuls étudiants de l'enseignement supérieur. Leur premier numéro de mai-juin 2011 a été publié. Disséquons.
En tant que mouvement étudiant de droite il n'est pas surprenant de retrouver une défense âpre des mesures du gouvernement et notamment de Valérie Pécresse et de sa réforme des universités. Soit, ils défendent un point de vue. Mais le problème vient de ce que leur discours est plein des travers qu'ils fustigent chez les autres organisations étudiantes.
Premièrement en se réclamant de la frange estudiantine qui ne bloque pas les facs ou qui ne fait pas grève ils viennent entériner un stéréotype éculé qui n'est pas des plus flatteurs, ni pour leur intellect, ni pour leur mouvement.
Deuxièmement on retrouve un certain nombre de mesures démagogiques comme la réintroduction du vin dans les Restos U dans la Région Bourgogne. Cependant il faut noter un clair manque de mesures et de propositions : la majeure partie du « journal » vise avant tout à défendre la politique du Président et de son gouvernement.
Ensuite, on retrouve également un « espace détente » proposant l'accès à un site satirique sur les primaires socialistes ou un film sur des échappés du goulag, mais le pire reste la suggestion de lecture. Le Camp des Saints de Jean Raspail, mettant en scène l'invasion pacifique de millions d'Indiens miséreux sur les côtes françaises, est qualifié de « prophétique », venant ainsi appuyer les discours de la droite sur l'immigration et participer à ce débat nauséabond et représentatif de nombre de fantasmes déjà présents dans le roman.
Enfin les derniers billets confirment la tendance esquissée dans les pages précédentes : il n'y est pas question d'université ou d'étudiants, seulement de politique nationale et de critique systématique de la gauche. On y « apprend » qu'il faut défendre Eric Zemmour, que le PS est l'apôtre de l'assistanat et que Mitterrand était un fasciste. Les attaques contre le PS ne volent pas très haut et sont, là encore, largement stéréotypées, tout comme l'attaque portée contre Mitterrand, oubliant également le rôle trouble de nombreux membres de l'UMP (Patrick Buisson, Gérard Longuet à Occident, ou même Nicolas Sarkozy considéré comme le fer de lance de l'extrême-droite par « Newsweek »).
En somme si l'on met de côté les défenses et prises de positions en faveur d'une politique du gouvernement visant directement les universités et étudiants, s'inscrivant dans le débat étudiant sur le sujet et restant donc tout à fait légitimes, il ne reste pas grand chose. Ce journal du Mét n'est finalement rien de plus qu'une nouvelle voix noyée dans la cacophonie d'une droite hargneuse et décomplexée.