Après avoir bien résisté en début d'année, la production manufacturière a nettement reculé entre le mois d'avril et juin (- 1,6 %), selon l'Insee. Un indicateur en berne de plus, qui augure, au mieux, d'une très faible croissance au deuxième trimestre.
- La France subit le tassement de la demande de ses partenaires européens, qui connaissent tous des difficultés conjoncturelles.
Les statistiques se suivent et la direction indiquée est toujours la même : l'économie française a tourné au ralenti au deuxième trimestre. - De fait, le recul de 0,8 % de la production manufacturière en juin (- 0,4 % pour la production industrielle totale, en incluant l'énergie et l'agroalimentaire), publié hier, constitue une nouvelle déception.
La production manufacturière a chuté de 1,6 % au deuxième trimestre par rapport au trois premiers mois de l'année, alors que l'Insee anticipait une légère hausse, et de 0,5 % par rapport à la même période de 2007.
L'industrie, qui avait bien résisté au début de l'année, prenant le relais de la consommation pour soutenir la croissance (+ 0,5 % au premier trimestre), a calé à son tour. - Au vu de cette détérioration, certains anticipent désormais une stagnation de la production industrielle en 2008 (au lieu d'une hausse de 0,6 %) et une croissance négative du PIB au deuxième trimestre.
Une dynamique enrayée :
- Les indicateurs de conjoncture dans le secteur des services sont également mal orientés. La consommation en produits manufacturés a stagné au deuxième trimestre (+ 0,1 %), freinée par l'inflation, et la dynamique des exportations s'est enrayée après un bon début d'année
- Le ralentissement économique survient au moment où certains facteurs explicatifs de ce retournement tendent à s'inverser : le prix du pétrole a nettement reculé ces dernières semaines, la poussée inflationniste des matières premières s'est interrompue et l'euro perd du terrain face au dollar.
- Si le gouvernement ne se fait guère d'illusion sur la croissance du deuxième trimestre, il espère donc que le point bas aura déjà été atteint. Et il table sur une prise de conscience et une réaction à la rentrée, au niveau européen, en matière de politique économique et monétaire.
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