Le PS s'est opposé avec virulence au financement du revenu de solidarité active (RSA), obtenant une levée prématurée de la séance lundi soir à l'Assemblée nationale, la majorité UMP dénonçant une tentative "d'obstruction".
Le patron des députés PS Jean-Marc Ayrault a de nouveau exigé que les bénéficiaires du bouclier fiscal (qui plafonne les impôts directs à 50% du revenu) participent également au financement du RSA, ce que le gouvernement exclut.
Le député-maire de Nantes a pris l'exemple de l'ex-président d'EADS Noël Forgeard "qui a touché un parachute doré. Il ne participe pas au financement du RSA. Nous ne l'acceptons pas".
"Je le dis ce soir solennellement: nous ne continuerons pas à examiner ce projet de loi si nous n'avons pas une réponse claire à cette question", a-t-il lancé.
Il a finalement obtenu une levée de la séance avant même l'examen des premiers amendements sur le financement, en faisant une demande de quorum qui n'a pas été atteint. L'examen du texte RSA doit reprendre mardi à 16h00.
Les députés UMP l'ont accusé de faire de "l'obstruction".
Dénonçant "l'inélégance" de certains propos de M. Ayrault, son homologue de l'UMP Jean-François Copé a estimé qu'il y avait des "gens modestes" parmi les bénéficiaires du bouclier fiscal.
M. Copé a défendu le plafonnement des niches fiscales (qui permettent des déductions d'impôt), prévu dans le RSA: "Avec le plafonnement du cumul des niches fiscales, nous veillons à ce qu'il n'y ait personne qui puisse s'exonérer de l'impôt".
Après cette algarade, le Haut commissaire au Solidarité active Martin Hirsch voulait encore croire que son texte pourrait être voté à l'unanimité.
"Pendant ce week-end, j'ai trouvé dix raisons de voter cette réforme quand on est à gauche, dix raisons quand on est à droite, vingt quand on est au centre. J'ai trouvé dix mauvaises raisons de voter contre et dix mauvaises raisons de s'abstenir", a-t-il déclaré à la presse.
PARIS, 7 octobre 2008 (AFP) - 0h26
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