Les réformes mises en place par le gouvernement dans la Fonction publique "vont coûter de l'argent et pas en économiser" dans les prochaines années, même si "elles sont nécessaires", a estimé George Tron, député UMP de l'Essonne et auteur d'un rapport présenté vendredi en Commission des Finances à l'Assemblée nationale dans le cadre de l'examen du budget 2009.
Les "surcoûts liés à la réforme elle-même vont être importants", a-t-il ajouté.
- Dans son rapport, dont une copie a été transmise à l'AFP, Mr. Tron cite l'exemple de la fusion Impôts-Trésorerie qui a abouti à la création de la nouvelle Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP) et a entraîné "une diminution des effectifs de plus de 6 000 emplois temps plein entre 2006 et 2009".
Or, "en dépit de cette réduction d'effectifs, les dépenses de personnel (...) continuent à augmenter", note-t-il. Et selon les projections effectuées pour les années à venir, la baisse des effectifs "ne fera que freiner l'augmentation des dépenses".
- "Le même raisonnement pourrait être tenu avec les autres fusions", poursuit-il, comme "à l'Intérieur pour la police et la gendarmerie ou dans tous les autres ministères qui ont été réorganisés par la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques)", vaste chantier lancé par le gouvernement qui vise à limiter les dépenses de l'Etat en réduisant le nombre de fonctionnaires.
Mr. Tron cite aussi le projet de loi sur la mobilité des fonctionnaires visant à faciliter le transfert d'agents d'une administration à l'autre, voire d'une Fonction publique à l'autre (Etat, territoriale ou hospitalière), dans le cadre de la RGPP.
- Ce projet s'accompagne de primes compensatoires (pécule de départ, prime de restructuration de service, aide à la mobilité du conjoint, etc...) "aboutissant à des dépenses de plusieurs centaines de millions d'euros", selon Mr. Tron.
- "Un conjoint par exemple se verra octroyer des incitations suffisamment importantes mais extrêmement coûteuses", juge-t-il.
- Enfin, certaines réformes ont "un coût immobilier important"... "quand on concentre des bâtiments immobiliers, comme au ministère de la Justice, c'est une opération immobilière qui coûte de l'argent", a-t-il expliqué.
Le budget 2009 prévoit la suppression de 30 600 postes de fonctionnaires, ce qui permettra à l'Etat de réaliser 776 millions d'euros d'économies, dont la moitié, soit 338 millions d'euros, seront redistribués aux agents.
afp
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