La séance télévisée des questions d'actualité au gouvernement à l'Assemblée a été boycottée mercredi -fait inédit depuis sa création en 1974- par les députés PS qui entendent protester contre l'attitude du gouvernement et de la majorité sur la réforme du travail parlementaire.
La séance a été ouverte à 15H00 par le président UMP de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, qui a été applaudi par les députés UMP.
Les députés GDR (PCF et Verts), présents dans l'hémicycle, sont restés dans les allées d'accès aux bancs, décidant de ne pas s'y asseoir. Ils ont quitté l'hémicycle une fois leur question posée au gouvernement, "en solidarité" avec leurs collègues PS.
A l'ouverture de la séance, le Premier ministre François Fillon a pris la parole pour réaffirmer son soutien à M. Accoyer, "insulté" par l'opposition. "Je me permets d'appeler l'opposition au calme et à la raison", a-t-il déclaré.
M. Fillon a fermement contesté que les droits de l'opposition soient amoindris par le projet de réforme du Parlement et jugé les incidents de la nuit "inacceptables".
La première question a ensuite été posée par le député Nouveau Centre Francis Hillmeyer. Elle portait sur... les lignes à haute tension.
Pendant ce temps, les députés PS étaient rassemblés dans leur salle de réunion habituelle. Ils ont suivi à la télévision l'intervention de M. Fillon avant d'éteindre les postes. "Ce n'est pas parce que nous ne sommes pas en séance que nous nous mettons en vacances. Nous travaillons sur le projet de loi logement", qui sera débattu la semaine prochaine en séance publique.
"Si hier nous avons protesté avec la plus grande vigueur, y compris en chantant La Marseillaise, c'est que nous sentions que l'heure était grave et que nous devions prendre nos responsabilités", a dit devant la presse le patron des députés PS, Jean-Marc Ayrault, qui s'est entretenu au téléphone avec M. Accoyer et attend désormais ses "propositions écrites" pour dénouer la situation.
De vifs incidents se sont produits dans la nuit de mardi à mercredi à l'Assemblée où les députés PS se sont rassemblés au pied de la tribune pour - fait rarissime - chanter La Marseillaise et réclamer la démission de M. Accoyer. Ils ont ensuite quitté l'hémicycle pour protester contre la réforme du travail parlementaire, un texte selon eux contraire à la démocratie.
afp
La réaction est impressionnante... elle est bien le reflet du délitement des pratiques parlementaire bousculées par l' autoritarisme compulsif de Sarkozy... La dictature de la majorité, c'est pas la démocratie, c'est l'antichambre du césarisme
Rédigé par : hugues vessemont | 21 janvier 2009 à 21:58