La majorité UMP a renoncé jeudi à abréger les débats à l'Assemblée nationale sur la proposition de loi PS relative aux hauts revenus et à la solidarité et visant à supprimer le bouclier fiscal, après avoir annoncé son intention de voter une motion de procédure, synonyme de rejet du texte.
L'examen du texte, dans le cadre des journées réservées aux différents groupes politiques, avait débuté dans un climat extrêmement tendu, la gauche accusant l'UMP de "bâillonner" l'opposition en refusant de discuter sur le fond du texte.
Après plusieurs rappels au règlement et une longue suspension de séance, le patron des députés UMP, Jean-François Copé, a annoncé dans l'hémicycle que son groupe laissait le débat se poursuivre en retirant sa motion de procédure (exception d'irrecevabilité).
Roger Karoutchi (Parlement) a alors annoncé que le gouvernement "réservait" -procédure dite du vote bloqué- le vote sur les articles et amendements. Le texte ne fera l'objet d'un vote que mardi prochain, le PS ayant réclamé un scrutin solennel (vote nominatif).
Conséquence de l'annonce de M. Karoutchi: l'hémicycle - étonnamment plein pour un jeudi avec plus de 200 députés présents - s'est soudainement vidé, la droite n'ayant plus à craindre un revers.
"M. Copé essaie de nous discréditer. Ce faisant, il se discrédite lui-même et discrédite le Parlement. Mais le débat aura lieu. Tous les députés, de la majorité comme de l'opposition, devront prendre leurs responsabilités mardi sur le bouclier fiscal. Les Français sauront qui a voté quoi", a déclaré le patron des députés PS, Jean-Marc Ayrault.
"Nous démontrons par l'absurde ce que les socialistes font continuellement: motions de procédure, rappels au règlement, incidents de séance...", a répondu M. Copé. "Nous leur montrons un best of de ce qu'ils nous font subir depuis deux ans", a renchéri le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre.
Après le camouflet du rejet début avril du texte sur le téléchargement illégal sur internet, la majorité avait promis de rendre "coup pour coup" à l'opposition.
Sans préciser qui il visait, M. Karoutchi a estimé que les débats à l'Assemblée ne pouvaient "plus continuer dans ce climat de tension". "Le PS, à la veille du 1er mai, en rajoute un peu ", a-t-il aussi jugé.
AFP
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