Grosse douche froide. La France risque de connaître une «croissance précaire» en 2010 marquée par une aggravation du chômage et un tassement de la consommation des ménages, estime l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) dans ses prévisions publiées ce lundi.
Quelques «signaux positifs» se font jour, note l'étude. Les industriels, qui ont vidé leurs stocks au plus fort de la crise, ont été contraints de relancer leur production pour répondre à la demande, «aussi faible soit-elle», contribuant au retour de la croissance ces derniers mois.
- Après une année 2009 marquée par la plus grave récession depuis les années 30, l'OFCE table donc sur un retour au vert en 2010 et une progression du produit intérieur brut (PIB) de 0,8%, très proche des prévisions gouvernementales (+0,75%).
La croissance attendue l'an prochain restera par ailleurs «très inférieure» au potentiel de la France, évalué à +1,6%, estime l'OFCE. Ce qui devrait «accentuer» le retard de production accumulé depuis 2008, s'inquiète l'organisme, qui note toutefois que la France devrait mieux s'en sortir que ses principaux partenaires.
Ce rebond pourrait toutefois ne constituer qu'une «parenthèse» et les conditions d'une «reprise solide» ne semblent pas réunies en l'absence de «relais» dans la demande interne, estime Eric Heyer, expert de l'OFCE.
La consommation des ménages devrait ainsi se tasser sous l'effet de l'arrêt des coups de pouce du plan de relance (prime à la casse, etc.) et d'une hausse attendue mais modérée des prix qui rognera le pouvoir d'achat, selon l'étude.
Le revenu des ménages sera surtout affecté par la flambée du taux de chômage qui devrait atteindre 10,6% de la population active fin 2010 contre 7,8% fin 2008. Soit «la plus forte progression observée au cours des 25 dernières années», selon l'institut. 700.000 emplois marchands devraient être détruits l'an prochain, d'après cette étude.
«Le plus dur est devant nous» concernant l'emploi, prédit sans détours Jean-Paul Fitoussi, le président de l'OFCE. «On commet une indignité vis-à-vis des chômeurs en affirmant qu'on est sortis de la crise.»
(Source AFP)
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