Les députés PS ont de nouveau quitté l'hémicycle vendredi, affirmant que "l'UMP continue de couvrir de honte le Parlement" et dénonçant une "parodie de débat" face à des bancs UMP quasi-vides, comme la veille, au dernier jour de l'examen par l'Assemblée du redécoupage électoral.
"Nous assistons à une parodie de débat", a déclaré le député PS Bruno Le Roux après que le secrétaire d'Etat aux Collectivités locales Alain Marleix eut annoncé que le vote, non seulement sur le projet de loi mais également sur les amendements, aurait lieu mardi.
"L'UMP continue de couvrir de honte le Parlement. Après l'examen tronqué (jeudi) de nos propositions de lois, c'est aujourd'hui le débat sur le redécoupage électoral qui est victime de l'absence de (Jean-François) Copé (patron des députés UMP, ndlr) et de ses députés", s'est emporté le groupe PS dans un communiqué.
"Par crainte d'être minoritaire sur tous les amendements que nous avons déposés, le gouvernement recourt à toutes les contorsions procédurales en réservant tous les votes sur les articles et les amendements pour les jours meilleurs où M. Copé et ses députés UMP daigneront être présents", ajoute le texte.
"Depuis trois jours, nous assistons dans cette assemblée à une parodie de débat", s'est exclamé M. Le Roux car c'est "un débat à sens unique" alors que les députés de la majorité étaient neuf dans l'hémicycle.
Les députés socialistes ont demandé au président de l'Assemblée, Bernard Accoyer (UMP), de "saisir la mesure du tort que le gouvernement fait porter à l'institution".
"Si le gouvernement ne veut plus que le débat soit mené dans l'hémicycle on le mènera ailleurs : dans la rue, dans nos circonscriptions et dans tous les endroits où les citoyens sont révoltés par sa pratique", a ajouté Bruno Le Roux.
Pour Gaëtan Gorce (PS), "c'est une sarkocratie qui se met en place, qui se caractérise par le fait du prince, pour nommer un membre de sa famille à un poste à responsabilité, pour désigner les coupables des procès, pour faire les lois et même les faire imposer sans vote du parlement".
Jeudi, en plein débat sur l'un de leurs textes, les députés PS y avaient eux-même mis fin en quittant l'hémicycle pour protester contre le sort fait à une "opposition maltraitée" face à des bancs UMP quasi-vides.
Pour le PS, "la réforme constitutionnelle qui était censée revaloriser le Parlement tourne à la pitrerie".
Malgré toutes les déclarations de M. Copé sur l'avènement d'un "hyper-Parlement", l'hémicycle est en effet toujours aussi clairsemé en dehors des séances des mardis et mercredis.
- Par peur de voir la gauche se retrouver majoritaire dans l'hémicycle, ce qui est arrivé à de nombreuses reprises cette semaine, le gouvernement demande désormais très fréquemment de faire voter les articles et les amendements des projets de loi en bloc, le mardi, pour éviter toute "mauvaise surprise" au moment des votes.
source: afp
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