Dans la soirée de mercredi, le débat sur la récidive s'est aussi focalisé sur les réductions automatiques de peine, 28 députés UMP plus ceux du Nouveau Centre et Nicolas Dupont-Aignan (NI)- voulant, comme le porte-parole de l'UMP, souvent réputé comme peu fréquentable, ex futur député, Frédéric Lefebvre, que les criminels purgent leurs peines "jusqu'à leur terme".
Chiffres à l'appui, Mme Alliot-Marie a tenté de les convaincre que, même automatiques, les réductions de peine ne sont "pas de plein droit", car le juge peut les refuser en "fonction du comportement des individus".
- En 2008, "il y a eu 18.550 retraits de crédits de réduction de peine pour 86.317 personnes écrouées", soit "un peu moins de 20%", a-t-elle précisé.
Mais il est aussi difficile de faire entendre raison à des députés plongés dans un délire sécuritaire, réel, ou simulé pour des raisons de basse politique que de faire boire des â... qui n'ont pas soif !!!
Mais avec le soutien de la gauche, les amendements de suppression ont été rejetés.
"La volonté présidentielle n'est pas respectée dans l'hémicycle", s'est plaint Michel Hunault (NC), certainement au nom de la séparation des pouvoirs et en oubliant les manoeuvres pour faire passer à la trappe la demande socialiste de commission d'enquête sur les sondages de l'Elysée.
- L'Assemblée a par ailleurs adopté un amendement de M. Garraud permettant de communiquer à la police ou à la gendarmerie les nom et adresse des ex-condamnés pour une infraction nécessitant un suivi socio-judiciaire.
- Au terme d'un long débat, l'Assemblée a enfin rejeté un amendement de Richard Mallié (UMP) - cosigné par 190 UMP - demandant que les maires, afin que "l'action de prévention n'en soit que meilleure", soient informés, à leur demande, "de l'arrivée", dans leur commune des ex-condamnés les plus dangereux. La ministre et le rapporteur ont émis des craintes sur les risques de mise en cause de la responsabilité politique et juridique des maires.
"Le maire saura et ne pourra rien faire, c'est pire", a résumé Serge Blisko (PS) tandis que pour Delphine Batho (PS) "c'est un cadeau empoisonné".
Tout au long du débat, le PS a critiqué "le quatrième texte en moins de quatre ans". "Nous avons tous les outils pour suivre et contrôler les délinquants sexuels, ce qui compte, c'est de dégager des moyens humains ou financiers", a jugé Jean-Jacques Urvoas (PS).
Le projet de loi doit être soumis au vote des députés mardi avant d'être transmis au Sénat.
source: afp
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