Le projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale en décembre, doit être examiné par le Sénat, en urgence, à partir du 6 avril. Mais la gauche francilienne et plusieurs élus de droite sont vent debout contre ce texte, concocté par le secrétaire d’Etat Christian Blanc (NC).
Jean-Paul Huchon (PS), fraîchement réélu à la tête de la région, a dressé un sévère réquisitoire cette semaine contre l’"incompréhensible entêtement gouvernemental". Dénonçant le "non-sens démocratique" de ce "projet marketing", il s’est fait menaçant: "On est déterminé, on n’exclut rien… " Une délibération hostile sera votée par le conseil régional le 15 avril.
Dans ce contexte crispé, le sénateur UMP de Seine-Saint-Denis, Philippe Dallier, entend jouer le rôle du pacificateur. "J’ai déposé quatorze amendements qui vont tous dans le même sens: débloquer la situation", précise-t-il. D’abord, il propose de remettre la région et le syndicat Paris Métropole "au centre du jeu", en tant qu’"interlocuteurs privilégiés de l’Etat". Le sénateur souhaite que le conseil de surveillance de la Société du Grand Paris – chargée de mettre en place le métro automatique autour de Paris – soit composé "à parité de représentants de l’Etat et de représentants de Paris Métropole, dont au moins un élu régional".
"On est confronté à une grave crise de confiance, poursuit Dallier. Et les régionales n’ont rien arrangé. Il faut mettre fin au blocage créé par l’inacceptable passage en force de l’Etat. Chacun doit mettre de l’eau dans son vin."
Il réclame donc la suppression de la disposition qui prévoit de mettre fin au débat public sur le projet Arc-Express (la rocade ferrée d’Huchon).
Enfin, le sénateur UMP s’interroge sur la "vision d’ensemble" de Christian Blanc sur le Grand Paris, au-delà de son supermétro.
Et il lui suggère de revoir sa "méthode": "Les élus locaux n’ont pas le sentiment d’être respectés dans cette affaire. Au final, ce sont les Franciliens qui pâtiront du bras de fer."
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