Le président de la commission des finances de l'Assemblée Jérôme Cahuzac (PS) estime que François Fillon profite de la crise grecque pour "assumer" devant les Français "une politique de rigueur" déjà inscrite dans le "programme de stabilité transmis aux autorités communautaires".
"Ce gel annoncé des dépenses publiques n'est que la confirmation, dans une mise en scène dramatisée, du programme de stabilité transmis par la France aux autorités communautaires en janvier, soit avant le début de la crise grecque", explique le député de Lot-et-Garonne dans un entretien au Monde daté de samedi.
"Le virage a été pris à ce moment, mais il n'a pas été assumé par le pouvoir politique qui, avant les élections régionales, continuait à nier vouloir instaurer une politique de rigueur. François Fillon profite de l'actualité grecque pour le dire aux Français", dit-il.
Le gouvernement a transmis à la Commission européenne un "programme de stabilité" pour les années 2011 à 2013, au terme duquel le déficit public doit être ramené à 3% contre 8,2% attendu cette année.
Concernant la fiscalité, M. Cahuzac dénonce "un décalage entre les affirmations du pouvoir et la réalité".
"Depuis 2007, certains, une minorité, ont bénéficié de baisses considérables d'impôts mais la vingtaine de taxes votées par la majorité UMP à la demande du gouvernement rapportent chaque année entre 5 et 6 milliards d'euros de plus. C'est injuste et inefficace économiquement", dit-il.
"Tout en excluant de revenir sur le bouclier fiscal ou sur la baisse de la TVA dans la restauration, le programme de stabilité prévoit une augmentation des prélèvements obligatoires de 2 points de produit intérieur brut entre 2009 et 2013, soit 40 milliards d'euros de recettes supplémentaires. Cela, François Fillon n'a pas encore osé le dire", souligne l'élu socialiste.
source: afp
Commentaires