La ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, a assuré mercredi qu'il n'y avait "aucune entrave" à la justice dans l'enquête sur l'attentat de Karachi 2002 qui a fait naître des soupçons sur le financement de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995.
"Il n'y a dans cette affaire aucune entrave à la justice et il n'y en aura aucune", a martelé la garde des Sceaux devant les députés lors de la séance des questions au gouvernement.
"Je tiens à ce que toute la lumière soit faite sur ce dossier. (...) Aucune piste n'est écartée, toutes les hypothèses sont envisagées", a ajouté Mme Alliot-Marie, en réponse à une question du député (PS) de la Manche Bernard Cazeneuve adressée au Premier ministre.
Selon M. Cazeneuve, "beaucoup des familles (de victimes de l'attentat) ont le sentiment que la vérité est définitivement entravée", notamment après l'appel du parquet de Paris contre la décision du juge d'instruction financier Renaud van Ruymbeke d'enquêter sur de possibles malversations financières en marge de la vente de sous-marins au Pakistan, qui pourraient avoir servi à financer la campagne présidentielle de M. Balladur.
C'est en travaillant à la construction de ces sous-marins à Karachi que des salariés de la DCN ont été frappés par un attentat faisant 15 morts le 8 mai 2002.
"Y a-t-il dans ce pays deux justices avec des procureurs qui engagent systématiquement l'action lorsqu'il s'agit de constater les infractions pénales les plus faibles et des procureurs qui au contraire font appel des instructions des juges lorsqu'il s'agit d'instructions qui peuvent mettre en cause les plus puissants ?", a demandé M. Cazeneuve.
"Le cadre juridique choisi (par le juge d'instruction) n'a pas paru être le mieux approprié pour cette enquête, non pas sur le fond, mais sur la forme", lui a répondu la ministre, justifiant l'appel du parquet.
Source : afp
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