"La baisse tendancielle de la hausse du nombre de chômeurs", annoncée par Nicolas Sarkozy lors de la publication des chiffres du chômage de février, ne s'est pas confirmée en mars. Selon les statistiques publiées, jeudi 26 avril, par le ministère du travail, l'augmentation du nombre de demandeurs d'emploi s'accélère à nouveau.
En comptant les DOM, les demandeurs d'emploi n'ayant eu aucune activité au cours du mois de mars sont 19 000 de plus qu'en février, soit une hausse de 0,6 %. Le mois précédent, la hausse avait été contenue à 0,3 %. En tout, 3 125 200 personnes sont inscrites dans cette catégorie. Avec les demandeurs d'emploi en activité réduite (catégorie B et C), la hausse est même de 0,8 % (34 700 personnes), contre 0,5 % en février (21 400 personnes).
Le nombre de demandeurs d'emploi progresse ainsi pour le onzième mois consécutif. "La situation, aujourd'hui, reste difficile, a reconnu le ministre du travail, Xavier Bertrand, dans une déclaration à l'AFP. On a une croissance encore fragile, et une croissance encore fragile égale une situation de l'emploi encore fragile." M. Bertrand a toutefois soutenu que "le premier trimestre 2012 montre clairement, comme nous l'avions dit, qu'on va vers une stabilisation du chômage", en observant qu'il s'agit du "trimestre de plus faible hausse depuis maintenant une année".
Les chiffres de mars montrent une nouvelle fois que ce sont les plus de 50 ans qui sont les plus touchés par la hausse (+ 1,1 %), suivis des moins de 25 ans (+ 0,9 %). Evolution certainement la plus inquiétante, le nombre d'inscrits depuis plus de trois ans progresse à nouveau très fortement (+ 1,4 %). Sur un an, la hausse de cette catégorie augmente de 22,8 %.
Nouveau signe des réticences des entreprises à procéder à des plans sociaux en pleine campagne électorale ? Le nombre des licenciements économiques recule fortement de 8,4 %. Ils représentent désormais moins de 2,5 % des entrées à Pôle emploi. Les entrées pour fin de CDD et de mission d'intérim reculent également, mais dans une ampleur bien moindre. Le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie E - qui regroupe notamment les contrats aidés, dont le nombre a été augmenté par le gouvernement avant la présidentielle - bat un nouveau record historique, en s'établissant à 371 700 personnes.
Signe positif, les reprises d'emploi progressent de 4,6 % en un mois, ce qui pourrait faire penser que la situation est en train de s'améliorer. De fait, la hausse de mars est surtout due au recul surprenant du nombre de cessations d'inscriptions pour défaut d'actualisation (moins 12,3 %). Il s'agit des radiations pour le manque de mise à jour des déclarations mensuelles, obligatoires pour tous les demandeurs d'emploi. "Il y en a 25 000 de moins qu'au mois de février en catégories A, B et C, soit presque autant que l'augmentation globale des demandeurs d'emploi dans ces catégories", a précisé, dans un communiqué, Marie-Claire Carrère-Gée, présidente du Conseil d'orientation pour l'emploi. Cette variation étonnante "rend les chiffres du mois de mars difficiles à interpréter avec rigueur", estime-t-elle.
Source : Le Monde
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